"J’ai assisté à une euthanasie sans sédatifs " : récit de plusieurs cas de maltraitance animale dans le refuge de Toulouse
Trois parlementaires sont intervenus hier au refuge Atpa-Spa de Toulouse, cible de soupçons de maltraitance animale.
"J’ai assisté à une euthanasie sans sédatifs. Le chien était à même le sol, devant tous les autres chiens. Je rêve euthanasie toutes les nuits". Bouleversée, une jeune employée du refuge Atpa-Spa de Toulouse fait face au président de la structure, Adonis Satgé, et à la vice-présidente, Anne-Marie Aubert. Elle peut enfin vider son sac.
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Un peu plus tôt dans l’après-midi, les députés LFI Anne Stambach-Terrenoir, Hadrien Clouet et François Piquemal ont forcé les portes du refuge. "Nous sommes venus, aux horaires d’ouverture au public, afin de visiter les lieux, relate François Piquemal. Nous voulions nous faire notre propre avis sur ce qui peut se passer ici mais les agents de sécurité avaient reçu la consigne de ne pas nous laisser passer".
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Les parlementaires contrôlés par la police
Plutôt que de tourner les talons, les parlementaires ont pénétré sur le site de l’Atpa-Spa, vite rattrapés par un équipage de police appelé par le refuge. Une fois leurs identités contrôlées, ils ont pu s’entretenir avec certains employés et effectuer une visite poussée avant d’être reçus par la présidence.
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Les députés ont pu poser des questions précises sur le fonctionnement de la structure. Hadrien Clouet s’est inquiété "d’euthanasies hors du cadre réglementaire". "Nous avons des vétérinaires chargés de les réaliser, a posé le président Adonis Satgé. Il faut savoir que nous avons des obligations contractuelles, comme avec la mairie de Toulouse, qui nous obligent à accueillir les animaux. Dans ce cas il faut trouver de la place…"
La jeune employée, "au bord du burn-out", comme un de ses collègues décrit une "dizaine de caisses de chat", des "bouts de fer", dans l’espace destiné à accueillir des cochons. "Pourquoi ne pas éviter de mettre des êtres vivants dans un lieu qui les blesse ?" Lâchée par une entreprise qui devait faire des travaux il y a sept ans et contre laquelle elle s’est lancée dans une bataille judiciaire, l’Atpa-Spa de Toulouse assure : "Tout ça est programmé !"
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"Des animaux se blessent tous les jours"
"C’est comme si on mettait de la peinture sur de la moisissure, se désole l’employée. Il y a des trous au sol, des chats qui s’échappent, nous-mêmes, on risque de tomber. On voit des animaux qui se blessent tous les jours et on est contraints à assister aux euthanasies".
Interrogés sur l’existence d’une liste d’une dizaine de chiens à euthanasier, les employés confirment. "On nous a demandé de la faire. Nous avons refusé".
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À l’issue, Anne Stambach-Terrenoir résume : "On voit une énorme tension. Salariés et bénévoles souffrent. On a pu constater de l’insalubrité, des locaux extrêmement vétustes, de l’eau stagnante… Nous allons suivre tout cela. Nous avons déjà envoyé des courriers, notamment à la Mairie pour savoir si elle était au courant". 202 chats, 197 chiens et 3 autres animaux sont accueillis dans ce refuge à ce jour.
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