EXCLUSIF. Disparition de Delphine Jubillar : "je n'ai rien à me reprocher", affirme Mathieu, l'un des nouveaux témoins entendu par la justice
Déjà entendu par les enquêteurs au début de l’affaire Jubillar, Mathieu est l’un des trois copains dont le prénom a été cité par Salem l’ex-codétenu du peintre plaquiste, à la maison d’arrêt de Seysses. Contacté, il se dit surpris. Il était une connaissance du peintre plaquiste qu’il voyait « de temps en temps ».
"Je n'ai rien à me reprocher et je ne vois pas trop ce que mon prénom vient faire dans cette histoire, s'il s'agit bien de moi..." Surpris d'apprendre qu'il figure sur la liste des trois prénoms cités par un ancien codétenu de Cédric Jubillar lors d'une conversation anodine avec sa mère en novembre dernier, Mathieu est une ancienne connaissance du mari de Delphine.
Ce Tarnais avait déjà été entendu par les enquêteurs au tout début de la disparition de l'infirmière de Cagnac-les-Mines, en décembre 2020. Une audition libre, au même titre que les deux autres copains de Cédric Jubillar, Sofiane et Sébastien. "Si je dois être entendu à nouveau, je le serai sans problème, je n'ai rien à cacher et je suis serein".
Mathieu travaille à Albi. Il lui arrivait, de temps en temps, de dépanner Cédric Jubillar pour des petits travaux de bricolage ou de réparation automobile. "On ne se fréquentait pas tout le temps, c'était très occasionnel. Aujourd'hui, ce qui est rapporté par cet ancien codétenu est très bizarre, on ne comprend pas trop mais pour ma part je sais que je n'ai rien à me reprocher".
Conversation banale
Le 22 novembre dernier, Salem, détenu à la prison centrale de Lannemezan (65) où il purge une peine de 10 ans de réclusion pour tentative de meurtre, évoque l'affaire Jubillar lors d'une conversation téléphonique à un parloir, avec sa mère. Au cours de cet échange, cette dernière lui apprend que Cédric Jubillar va être jugé prochainement devant les assises pour le meurtre de sa femme.
Auparavant, Salem avait été placé dans une cellule à l'isolement, à maison d'arrêt de Seysses, et entendait souvent Cédric Jubillar évoquer sa vie. C'est à cette occasion que le détenu de Lannemezan a entendu l'artisan parler de Sofiane, Mathieu et Sébastien. Lors de la conversation avec sa mère, les trois copains de Cédric sont cités par Salem en disant, "il les connaît pas...", sous-entendu, "la justice ne les connaît pas". Propos ambigus qui ont été enregistrés et qui valent aujourd'hui à Salem et sa mère d'être entendus eux aussi en tant que témoins.
"Il avait dit qu'il en avait marre d'elle"
Sofiane qui avait 16 ans à l'époque fréquentait de temps à autre Cédric Jubillar. Ils allaient à la pêche ensemble. L'adolescent avait aidé un matin Cédric Jubillar à rentrer du bois dans la maison de Cagnac-les-Mines et c'est à cette occasion que l'artisan s'était plaint de sa femme auprès de Sofiane. "Il avait dit des propos pas gentils, qu'il en avait marre d'elle", rapportait le jeune homme dans une audition devant les enquêteurs, à cette époque. Aujourd'hui, Sofiane a rejoint les rangs de l'armée.
Quant à Sébastien, le troisième copain de Cédric, cité par Salem, il avait été entendu à plusieurs reprises par les enquêteurs dans la cadre du supplément d'enquête pour "recel de cadavre", qui s'est terminée par un non-lieu. La voiture de ce Tarnais qui habitait non loin de la maison des Jubillar, avait été largement inspectée. Cédric Jubillar avait été soupçonné d'avoir utilisé ce véhicule, à l'insu de Sébastien, pour transporter le corps de Delphine. La piste s'était rapidement refermée.
Un procès probablement repoussé en 2025
Cédric Jubillar, 36 ans, est écroué depuis le 18 juin 2021, accusé d'avoir tué son épouse, Delphine, 33 ans, qui devait refaire sa vie. Il clame son innocence. Le corps de l'infirmière n'a jamais été retrouvé. Le 21 novembre 2023, les deux juges d'instruction ont rendu leur ordonnance de mise en accusation, renvoyant Cédric Jubillar devant la cour d'assises du Tarn. Les trois avocats de Cédric Jubillar, Mes Martin, Franck et Alary ont fait appel de renvoi. La cour d'appel de Toulouse ne s'est pas encore prononcée à ce sujet.
L'ouverture de ce supplément d'information devrait retarder un peu plus la tenue d'un éventuel procès qui pourrait alors se tenir courant 2025.
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