Tests auto. Hyundai Ioniq 5 N : ils ont lâché la bombe… électrique !
650 chevaux… C’est à la fois la Hyundai la plus puissante jamais produite et la première voiture de sport électrique du constructeur sud coréen. La Ioniq 5 frappée du N des modèles musclés de la marque n’a pas fini de nous épater. Elle nous réconcilierait presque avec les ambassadeurs de la « dictature » du tout électrique. Déjà le modèle le plus bluffant de l’année.
LA FICHE
Longueur : 4715 mm
Largeur : 1940 mm
Hauteur : 1585 mm
Empattement : 3000 mm
Garde au sol : 142 mm
Diamètre de braquage : 12,40 m
Volume du coffre : 480/1540 litres
Nombre de portes : 5
Nombre de places : 5
Poids : 2305 kg
Énergie : électrique
Motorisation : synchrone à aimants permanents
Essieu avant : puissance 166 kW (175 kW), couple 350 Nm (370 Nm)
Essieu arrière ; puissance 282 kW (303 kW), couple 390 Nm (400 Nm)
Puissance cumulée : 448 kW (478 kW) soit 650 ch
Couple cumulé : 740 Nm (770 Nm)
Vitesse maxi : 260 km/h
0 à 100 km/h : 3’’4
Batterie : lithium-ion 84 kWh
Consommation mixte : 21,2 kWh/100 km
Autonomie mixte : 448 km
Temps de recharge :
- 7 h 35 (0à 100 % sur borne AC 11 kW)
- 1 h 10 (10 à 80 % sur borne DC 140 kW
- 18 minutes (de 10 à 80 % sur borne 350 kW)
Émission CO2 : 0 g/km
Puissance fiscale : 10 CV
LES +
- l’idée même du projet
- les sensations au volant, à peine croyables
- la bande-son de folie de la boîte à double embrayage, on jurerait être dans le réel !
- le côté joueur, survireur juste ce qu’il faut
- le temps de recharge sur borne rapide
LES-
- le poids
- le freinage qui apprécie moyennement les deux tonnes
- la qualité de finition intérieure pas vraiment à la hauteur du… prix
LE CHIFFRE
275. Millimètres. C’est la largeur des Pirelli P-Zéro chargés de guider le monstre venu du pays du matin calme. Le manufacturier italien incontournable acteur de la compétition s’est associé avec Hyundai pour une collaboration de deux ans qui porte tous ses fruits sur la Ioniq 5 N. Pirelli (« sans maîtrise la puissance n’est rien ») a ainsi développé ce P-Zéro pour cette première sportive de Hyundai à… zéro émission. Les spécialistes de la maison italienne se sont attachés à remplir au mieux le cahier des charges lié aux qualités dynamiques tout en conservant la fiabilité et le confort de conduite au quotidien.
LE DÉTAIL
DRIFT. Parmi les nombreux et épatants systèmes embarqués, le N Grin Boost bien sûr qui permet d’obtenir 650 chevaux durant dix secondes, mais aussi le N Drift Optimizer. Celui-là transforme l’auto en propulsion et permet de se lancer dans un festival de donuts. Sur l’atelier de drift mis à disposition lors de notre essai, la vérité nous oblige à dire que nous n’avons pas battu, tant s’en faut le record de figures !
LE PRIX
78.000 €
LA NOTE
17/20
D’abord, alors que vous découvrez du bout des doigts cette étrange mutante, vous hésitez un peu. Averti de son pouvoir magique et même diabolique, vous surveillez du coin de l’œil ce petit bouton rouge qui vous sourit. Perché sur la branche droite du volant, aux côtés de touches aussi ordinaires que celle du téléphone, de la reconnaissance vocale ou du volume radio, il affiche sa couleur bien sûr, opposé à son vis-à-vis bleu, simple relais pour le choix des modes Eco, Normal ou Sport, surmontant un autre « N » destiné à guider vers les programmes personnels pré enregistrés, direction, châssis, et le fameux bruit que nous ne cesserons pas « d’écouter » dont nous ne cesserons pas de parler.
Et puis, au détour d’un petit ralentissement, à l’approche d’un poids lourd que vous allez tenter d’effacer de votre paysage, vous franchissez « l’interdit », fermement, sans hésiter. Le coup de pied au cul surprend même quand on l’attend, même quand on l’espère. Vous disparaissez alors (le camion n’a pas dû vous voir !) mais attention, comme pour le carrosse de Cendrillon, la durée du rêve est limitée dans le temps. Même pas la durée d’une valse, juste dix secondes mais que vous n’êtes pas près d’oublier.
Imitations plus vraies que nature
Dans sa version « N », la Ioniq de cinquième génération ne risque pas d’apaiser les querelles d’automobilistes passionnés, exacerbées par les transitions énergétiques de l’époque. Elle a tout pour enrager les pros électrique (elle ne brûle pourtant pas la moindre goutte d’essence) et mettre en furie les défenseurs des sportives thermiques qu’elle sait si bien imiter. Le (faux) compte-tours avec sa zone rouge perchée à 8 000 tr/mn, le couple d’enfer et son râle grave, les pétarades enflammées au rétrogradage qui font tourner les têtes passage et battre le cœur du pilote, autant de vraies sensations obtenues avec de fausses vérités. Fausses mais géniales.
En prime, le comportement routier de cette « impostrice » sud-coréenne affiche un caractère dynamique, sain et un poil joueur malgré les deux tonnes deux qu’il faut déplacer. Aussi tranquille et souple en utilisation ordinaire que réactive en sport (nous avons pu découvrir cette étrange palette sur circuit, par temps de pluie, nous n’avons pas été déçus) elle surprend dans tous ses rôles.
Le plus épatant mensonge de l’histoire !
Lorsqu’on la suit (ou que l’on essaie de la suivre en fonction du pilote…), on s’aperçoit que la partie arrière est sans doute la plus osée. La barre lumineuse avec les quatre rectangles rouges encadrant « Ioniq 5 », le feu stop triangulaire coupant le becquet supérieur, les diffuseurs soulignés d’un liseré orange (qui file aussi le long des jupes latérales), le dessin du bouclier, le tout en mouvement donne l’impression de suivre un épisode de jeu vidéo.
Passages de roues élargis, jantes « N » 21 pouces en aluminium forgé, face futuriste avec ce capot surélevé en retrait au-dessus des projecteurs, les designers ont affiché haut l’esprit de leur bombe électrique. S’ils avaient carte blanche, ils ne se sont pas gênés, bravo ! Le contraste violent entre la douceur du bleu de la robe (la N est plus longue de 8 cm et plus large de 5 cm) et le tempérament de l’auto fonctionne à plein avec, cerise sous le capot, l’imitation à peine croyable du son d’un vrai bloc thermique de compétition ou, si vous êtes plus tentés par les airs d’un chasseur supersonique. Le plus épatant « mensonge » de l’histoire de l’automobile…
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