Déserts médicaux : "Je suis passée de 20 à 40 patients par jour", déplore Patricia Saint-Guily, généraliste et gynécologue à Toulouse

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  • Patricia Saint Guily dans son cabinet au 31 rue Raymond IV.
    Patricia Saint Guily dans son cabinet au 31 rue Raymond IV. DDM - LAURENT DARD
Publié le , mis à jour

l'essentiel Patricia Saint-Guily, médecin libérale et gynécologue depuis 10 ans, est une militante active contre la désertification médicale. Dans son cabinet au cœur du quartier de Jeanne-d’Arc à Toulouse, ses journées se suivent, se ressemblent, mais sont de plus en plus compliquées à vivre.

"Les médecins ne mettent pas des années entières de leur vie entre parenthèses avec toutes les responsabilités qui vont avec pour qu’à la fin on ne puisse même pas garantir un certain confort de vie" s’exclame la quinquagénaire, accablée par la désertification médicale qui frappe le pays, mais aussi son quartier.

Au 31 de la rue Raymond IV, c’est une femme grande et dynamique qui ouvre la porte du cabinet dans un recoin de cet immeuble ancien. Très vite, elle contourne la table de consultation pour rejoindre sa chaise de bureau. Et pose d’emblée le décor : avec 1 130 habitants pour un médecin généraliste, Toulouse est la quatrième ville la plus touchée en France par le phénomène de désertification médicale. "Lorsque j’ai commencé il y a 10 ans, je me souviens très bien de mon premier jour, j’avais vu 22 patients en une journée. Aujourd’hui, j’en suis à 40 par jour", se remémore la Toulousaine.

Les journées à rallonge et les consultations à 26,50 euros – dont seulement 8 euros atterrissent dans la poche de Patricia –, c’est devenu le quotidien de tous les médecins généralistes. Des journées qui rebutent plus d’un nouveau médecin à s’installer dans la Ville rose. "Aujourd’hui, personne ne voudrait de nos vies" s’insurge la médecin gynécologue.

Des difficultés pour l’avenir

Le budget manque, acheter du matériel est cher et la profession "est de moins en moins soutenue par l’État", peste cette professionnelle de santé de proximité. Patricia Saint-Guily explique par exemple avoir investi dans un échographe : "c’était le plus bas du marché et je l’ai payé 25 000 euros." Pour elle, se diriger vers ce modèle d’appareil médical n’est pas un choix, mais une obligation. Ne bénéficiant d’aucune aide de l’État, l’échographe est entièrement à ses frais.

Aujourd’hui, elle envisage même de se déconventionner. Si la passion est toujours là, cela lui coûte désormais bien trop cher de continuer dans ces conditions indique-t-elle. "Certains de mes patients me soutiennent, d’autres non, ce que je comprends. Nous n’avons pas tous les mêmes moyens." conclut-elle dans un soupir.

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Les commentaires (13)
6hif Il y a 16 jours Le 29/04/2024 à 10:26

"c'était le plus bas du marché et je l'ai payé 25 000 euros." Le prix d'une bonne voiture ! (thermique bien sûr !) N'y en aurait-il pas qui se sucreraient dans ce marché ? Voila un secteur où une "petite" évaluation ne serait peut être pas inutile !!

ph.vin Il y a 16 jours Le 29/04/2024 à 09:52

cher jacques 71112 rassurez vus la vie passera et vous aurez l'occasion de devoir beaucoup beaucoup dépenser en santé - au vue de votre mépris j'aurai presque envie de souhaiter que maladie souffrance douleur soins vous dure tres tres longtemps, ce serait bien fait

ph.vin Il y a 16 jours Le 29/04/2024 à 09:49

40 x 26,50 EUR x 20 jours = 21 200 euros par mois

theo-rison Il y a 16 jours Le 29/04/2024 à 10:03

Dit celui qui à l'évidence ne connait pas la réalité de l'exercice libéral et des charges qui accablent ceux qui osent être à leur compte.
Allez, vive les charentaises...
Même si le soit disant bénéfice de 8 euros devrait être explicité.

lotcaj Il y a 16 jours Le 29/04/2024 à 10:07

@phvin, vu les horaires d'un médecin généraliste et surtout dans les campagnes, il se fait le smic ou juste au dessus, et ce sont surtout des femmes qui exercent cette profession depuis plus de trente ans.

TYTYdu46 Il y a 16 jours Le 29/04/2024 à 10:29

Tout à fait d'accord 8 euros net après impôt. Il lui reste 75000 euros par an net. Certes avec près de 3500 heures de travail par an. Mais c'est quand même encore rentable de faire medecin... faut il en avoir les capacités.

Orky-D Il y a 16 jours Le 29/04/2024 à 12:51

Dit celui qui n'a pas lu l'article ... seulement 8EUR arrivent dans sa poche ! ce qui divise pas un peu plus de 3 votre conclusion ! 8 x 40 x 20 = 6.400 EUR/mois