Une habitante de la Barrière-de-Paris : "Ici, c’était l’extrême nord de Toulouse"
Ancienne élève de l’école Jules-Ferry où elle a ensuite enseigné, Rose-Marie, 79 ans, mémoire du quartier Barrière-de-Paris, critique l’urbanisation galopante de ce faubourg qui était encore proche de la campagne dans les années 60.
Avec ses mosaïques et ses grilles de fer forgé, l’école Jules-Ferry, modèle de l’architecture Art Déco, en impose toujours, près de 90 ans après son inauguration en 1935 avenue des États-Unis, à Toulouse. Rose-Marie Bernard, 79 ans, y a été élève de la maternelle au certificat d’études avant d’y travailler, de 1978 à 2000, comme institutrice. Mémoire du quartier Barrière-de-Paris, elle habite toujours à deux pas de l’école dont elle vient entretenir le jardin.
Ce quartier – « on disait qu’on habitait la barrière » –, « c’était la campagne ». Et la Cité du nord, une cité-jardin aujourd’hui disparue, c’était « l’extrême nord de Toulouse ». Le chantier de la station de métro Fondeyre, de l’ex-concession Peugeot, « je l’ai connu avec des vignes jusque dans les années 60. » À La Vache, « c’était des champs. Et la route de Fronton était bordée de fermes où on allait chercher le lait. »
Sous les pelleteuses
Ce que Rose-Marie appelle « le massacre » a commencé dans les années 60 avec le marché gare. Les années 2000 ont ensuite consacré « la poussée de l’immobilier ». Avec, entretemps, de 1952 à 2020, la longue et difficile cohabitation avec la STCM, la fonderie de batteries, et ses « odeurs d’acide ».
Aujourd’hui « les petites toulousaines passent sous les pelleteuses ». Rose-Marie admet que la ville s’agrandisse mais « dans ces conditions, les gens ne sont pas heureux. Il faudrait un habitat agréable » alors que ne poussent que des immeubles « laids » et disparates. Un « foutoir », juge-t-elle, qui n’offre « aucun sens » et qui va bientôt enserrer l’école.
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