"La densité pas maîtrisée, c’est chaud" : la troisième ligne de métro de Toulouse fait pousser les immeubles
Plus que dans d’autres faubourgs toulousains, la 3e ligne de métro, avec pas moins de cinq stations, va densifier les Minimes et surtout Barrière-de-Paris. Les habitants s’inquiètent en voyant pousser des constructions jugées disparates.
Qui dit troisième ligne de métro, dit nouveaux immeubles. De Colomiers à Labège, sur 27 km, la ligne C n’est pas que le projet de transport phare de la métropole toulousaine. Dans une des villes françaises qui grandit le plus vite, surtout avec les naissances, et qui a franchi le cap des 500 000 habitants, la demande de logements est forte. Et c’est près des moyens de transport en commun que ceux-ci verront le jour.
La troisième ligne redessine donc la ville. Et achève son urbanisation sur les rares terrains encore disponibles. Avec pas moins de cinq futures stations – Ponts-Jumeaux, Fondeyre, La Vache, Toulouse-Lautrec et Raisin-, le secteur Minimes et Barrière-de-Paris, cadre ce mercredi de la 86e visite de quartier du maire, Jean-Luc Moudenc, est, plus que d’autres faubourgs, à la veille d’une métamorphose.
La Barrière-de-Paris et ses m2 libres plus que les Minimes qui préserve son habitat pavillonnaire privilégié. D’autant plus que La Vache, où seront connectées lignes B et C, sera la porte d’entrée nord de la ville avec la LGV et le RER attendus pour 2030.
Sous les pelleteuses
« Le métro, oui. Mais la densification pas maîtrisée, c’est chaud ! », résume Serge Baggi, président du comité de quartier Minimes-Barrière-de-Paris. Ici comme partout ailleurs, la multiplication des immeubles passe mal. Elle a déjà commencé : 480 logements en chantier avenue des États-Unis à la place de la concession Peugeot où est également creusée la station Fondeyre. Et 630 sur l’ex-site Citroën un peu plus au nord. Sans compter tous les autres projets ici ou là, avenue de Fronton, boulevard Silvio-Trentin…
Construites dans les années trente, typiques de l’habitat toulousain, les petites maisons à un étage avec jardin passent, elles aussi, sous les pelleteuses. Et les immeubles disparates qui naissent sont, aux yeux de Rose-Marie Bernard, une habitante de 79 ans, l’antithèse de cet habitat ancien qui permettait une sociabilité. L’ancienne instit de Jules-Ferry cite l’ex-cité-jardin avec sa cour et ses bancs où, le soir venu, se retrouvaient les familles et les enfants. « Tout le monde se connaissait » alors. Et dans les rues aussi, « on voisinait ».
À Barrière-de-Paris, les habitants sont en outre confrontés à la pollution au plomb héritée de l’entreprise STCM fermée en 2020. Le comité de quartier demande une nouvelle campagne d’analyses de sang et observe de près les mesures du sol sur chaque parcelle en chantier.
Aux Ponts-Jumeaux, comme aux Minimes, la situation est différente. Le nouveau président du comité de quartier, Antonio Fernandes, se dit « très heureux de vivre dans la ZAC du boulevard de Suisse » depuis sa création. Une ZAC qui au départ n’était pas vue d’un bon œil.
J'ai déjà un compte
Je me connecteVous souhaitez suivre ce fil de discussion ?
Suivre ce filSouhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?