Guerre en Ukraine : l'accord sur un soutien français soumis à l'Assemblée et au Sénat... à quoi va servir ce vote ?
C'est aujourd'hui que débutent les débats sur l'accord bilatéral de sécurité entre la France et l'Ukraine, les députés sont appelés à voter le texte ce mardi après-midi, les sénateurs s'exprimeront demain. Envoi d'armes, rallonge budgétaire... que contient cet accord? La Dépêche du Midi vous donne les clés pour comprendre ces discussions parlementaires.
Un accord bilatéral a été signé le 16 février dernier entre la France et l'Ukraine, le détail du texte doit désormais être voté par le Parlement avant d'être validé.
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Que contient cet accord?
Conclu pour une durée de dix ans, l’accord franco ukrainien "est valable tant que l’Ukraine n’aura pas rejoint l’Otan", précise le site du gouvernement. L’accord "souligne la volonté de la France de soutenir l’Ukraine avec des engagements précis dans les domaines militaire et civil". Cela passe par l'envoi de 3 milliards d'euros d'aide militaire supplémentaire pour son allié ukrainien.
Prévoit-il l'envoi de troupes en Ukraine?
La petite phrase prononcée par Emmanuel Macron le 26 février dernier continue d'agiter les débats en France. Le président avait en effet réaffirmé ne vouloir se fixer "aucune limite" sur l'aide accordée à Kiev et avait assuré que l'envoi de troupes au sol ne devait pas "être exclu", une déclaration qui a suscité de nombreuses inquiétudes. Mais le texte soumis au Parlement cette semaine ne comporte aucune mention d'un possible envoi de troupes sur le front, il dessine simplement les contours d'une aide plus importante.
Quand sera-t-il voté?
Le texte va être d'abord étudié par les députés de l'Assemblée nationale, ce mardi 12 mars, à 15 heures, avant d'être soumis au vote des sénateurs, demain, mercredi 13 mars à 18h15. Mais le vote est purement symbolique et non contraignant pour le gouvernement. Il n'aura pas d'impact sur l'accord signé avec Kiev.
Pourquoi cet accord cristallise-t-il les débats?
Le gouvernement a fait savoir sa volonté d'approfondir sa coopération militaire avec l'Ukraine. Le Premier ministre en a même fait un argument électoral, en plein meeting pour les élections européennes. "Pour le RN, face à la Russie, toutes les mollesses, toutes les faiblesses sont bonnes", a-t-il lancé. "Ambigus" au sujet de la Russie? Le RN, tout comme LFI sont très attendus au tournant, comme le révèle un cadre de la Macronie à l'AFP. "Soit le vote sera très serré parce que LFI et le RN voteront contre. Soit le vote sera très large car les mêmes s’abstiendront", pronostique-t-il.
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Ces deux partis ont récemment fait savoir qu'il existe une ligne rouge qui pourrait les faire voter contre le texte : la perspective de l’adhésion de l’Ukraine à l’Otan. Cette adhésion serait aussi "une provocation" pour le secrétaire national du Parti communiste Fabien Roussel.
Dans l'alliance PS-Place publique, on salue un débat "utile" pour la sécurité et la paix future en Europe. Raphaël Glucksman, la tête de liste pour les européennes a invité toutes les forces de gauche à voter ce texte.
Côté Républicains, l'issue du vote est plus incertaine. "J'ai redit le soutien total des Républicains à l'Ukraine, à une aide financière et à des équipements militaires. Mais j'ai redit notre totale opposition à un engagement de troupes au sol. C'est une position inopportune, irresponsable", a rappelé le président des Républicains, Eric Ciotti en amont du vote.
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