Nutri-Score : face au déclassement des pruneaux, les producteurs sont dans l'incompréhension
Les pruneaux ont été déclassés de "A" à "C" avec le nouveau Nutri-Score. Cette dégradation est vivement contestée par les producteurs, à commencer par les frères Vérines à Belfort-du-Quercy.
C'est un nouveau coup de massue pour le monde agricole. Depuis le 1er janvier, le Nutri-score des pruneaux a été déclassé et est passé de "A" à "C". Reconnu pour ses bienfaits pour la santé, l'algorithme du Nutri-score n'a pourtant pas été tendre avec les pruneaux. Ce dernier donne une information sur la qualité nutritionnelle des aliments via un système d'étiquetage allant de A ("meilleure qualité nutritionnelle") à E ("moins bonne qualité nutritionnelle"). Les producteurs de pruneaux sont vent debout face à la rétrogradation de leur produit.
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De l'incompréhension chez les pruniculteurs
"Les pruneaux sont sucrés, les prunes séchées concentrent le sucre, c'est ça qui a fait basculer la note", explique Christophe Vérines, producteur de pruneaux avec son frère Jean-Luc à Belfort-de-Quercy. Ces exploitants lotois sont totalement désemparés face à cette décision. "On nous répète sans arrêt qu'il faut manger 5 fruits et légumes par jour. On connaît tous les vertus du pruneau, c'est le fruit le plus vite assimilé par le corps. Il est reconnu depuis plusieurs siècles pour son sucre". Le nouveau mode de calcul du Nutri-score est devenu plus exigeant, pénalisant donc certains produits régionaux. "Il y a aucun sucre ajouté dans les pruneaux et tout vient du soleil du Quercy", se défend Christophe Vérines. "Certains produits industriels seront mieux classés que les pruneaux, alors que c'est un produit naturel, c'est l'incompréhension totale". En effet, certains sodas obtiennent une meilleure note que le pruneau comme le Coca-cola light qui recueille la note de "B".
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Des charges qui s'alourdissent
Face à ce déclassement, les frères Vérines n'ont pas d'autre choix que de revoir toutes les étiquettes et les emballages de leur sachet de pruneau. Ce changement représente un coût important pour ces exploitants agricoles, néanmoins ils bénéficient d'un an pour se mettre à la page. "Sur les nouveaux emballages, on enlèvera le Nutri-Score, il n'y a pas d'autres possibilités", ajoute Christophe Vérines. "On craint évidemment une baisse des ventes, alors que ce n'est absolument pas justifié, on est au pied du mur". Difficile encore d'estimer les pertes suite à ce déclassement, les frères Vérines comptent néanmoins sur le bon sens des habitués pour continuer à acheter leur produit. Cette nouvelle problématique vient s'ajouter à deux années de gel, une hausse des charges sur le gaz et l'électricité, le changement climatique impactant leur production et un mille-feuille administratif de plus en plus lourd pour les producteurs.
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