Début du tournage de l'affaire Viguier
Après avoir tourné hier matin quelques plans place du Salin de son premier long-métrage, «Intime conviction», le réalisateur Antoine Raimbault a choisi le cadre du palais de justice pour filmer la scène du premier procès de Jacques Viguier, professeur de droit toulousain, soupçonné d'avoir tué sa femme Suzy en 2000. «Il n'y avait pas d'audience, on a donc prêté une salle très volontiers» explique Gilles Neyrand, secrétaire général de la cour d'appel. Ajoutant, «on le fait rarement malgré de nombreuses demandes de tournage».
Au centre, on découvre les six jurés dont la comédienne Marina Foïs qui interprète Nora, convaincue de l'innocence du professeur. Jacques Viguier interprété par Laurent Lucas se tient à droite de la salle avec l'avocat chargé de sa défense, Éric Dupont-Moretti, rôle tenu par l'acteur belge Olivier Gourmet. «C'est une affaire judiciaire qui a tenu Toulouse en haleine durant de nombreuses années», rappelle Stéphane Bouchard, directeur de production. Le tournage se poursuit à Toulouse jusqu'au 24 novembre dans différents lieux de la ville, dont des hôtels particuliers et la Prairie des Filtres, mercredi. Ce sera ensuite Paris pour une reconstruction du procès en studio.
Une saga de dix ans
Jacques Viguier a toujours crié son innocence. Le 20 mars 2010, au palais de justice d'Albi, après trois semaines d'audience, les jurés de la cour d'assises ont définitivement acquitté le professeur de droit.
«Derrière Intime conviction se cache un vrai thriller judiciaire, une œuvre de fiction inspirée par le procès en appel de Jacques Viguier. Nous allons rejouer le procès d'Albi» expliquait Antoine Raimbault à «La Dépêche du Midi» en septembre dernier. Le scénario a été écrit à partir des protagonistes de cette affaire et des notes de plusieurs chroniqueurs. «J'ai aussi passé beaucoup de temps avec les enfants de Suzy et Jacques Viguier», raconte Antoine Raimbault. «Qui est capable d'affirmer ce qui s'est passé dans cette affaire ? Personne. Chacun a sa propre opinion, souvent tranchée mais, en réalité, on ne sait pas. C'est la singularité de cette affaire, son intérêt également (…) Mon film sera un long-métrage sur le doute. On ne sait pas ce qui s'est passé, moi non plus» disait encore le réalisateur à «La Dépêche du Midi».
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