Le suspect du Thalys mis en examen pour tentatives d'assassinats
Ayoub El-Khazzani a été mis en examen et placé en détention provisoire suite à l'attentat déjoué du Thalys vendredi dernier. Au vu des éléments déjà connus, le caractère terroriste de l'attaque ne fait plus aucun doute.
Le procureur de la République de Paris, François Molins, a confirmé lors d'une conférence de presse tenue hier, l'ouverture d'une information judiciaire à l'encontre d'Ayoub El-Khazzani, qui a conduit dans la soirée à la mise en examen du forcené qui avait embarqué à bord tu Thalys Amsterdam-Paris vendredi dernier.
Après 4 jours de garde à vue, Ayoub El-Khazzani a été présenté devant les juges antiterroristes hier après-midi, puis placé en détention provisoire dans la soirée. Les griefs portés contre lui sont très lourds, tentatives d'assassinats contre l'ensemble des personnes présentes dans le train en association avec une organisation terroriste, détention, port et transport illégal d'armes.
Pour François Molins, les intentions du suspect, qui affirme avoir voulu braquer les passagers pour les rançonner, sont désormais évidentes. «Ses déclarations étaient fantaisistes et ses réponses de plus en plus évasives à mesure que l'interrogatoire progressait». Les informations déjà en possession des enquêteurs tendent bel et bien à prouver qu'Ayoub El-Khazzani appartient à la mouvance jihadiste.
Il regarde des vidéos jihadistes avant de monter dans le train
Les enquêteurs ont notamment fouillé l'un des deux téléphones retrouvés dans les affaires du suspect et ont découvert qu'Ayoub El-Khazzani avait regardé des vidéos jihadistes sur Youtube avant d'embarquer. L'arsenal transporté à bord, comprenant 270 munitions, et la mise en marche de son téléphone le matin même de l'attaque décrédibilise également la thèse du braquage.
Le parcours du jeune Marocain, soulève aussi quelques interrogations. Condamné plusieurs fois en Espagne pour trafic de stupéfiants et d'autres délits mineurs, il fréquente avec assiduité une mosquée fondamentaliste dont son frère est le trésorier. Il arrive ensuite en France où il travaille pendant 2 mois pour une entreprise de téléphonie. Selon le procureur, Ayoub El-Khazzani aurait même résidé «entre 5 et 7 mois à Aubervilliers», ce que nie pour l'instant l'intéressé.
Autre confirmation, le prévenu a bien effectué en séjour en Turquie au mois de mai dernier, avec peut-être à la clé, un passage par la Syrie. Revenu en Europe le 4 juin, il aurait également vécu un temps chez sa sœur à Bruxelles (voir encadré).
Autre détail visant à prouver les véritables intentions d'Ayoub El-Khazzani, son obstination à acheter un billet pour le Thalys qu'il a finalement emprunté, malgré la possibilité de prendre un autre train plus tôt.
Le suspect mis en examen, les investigations vont désormais se poursuivre. Les enquêteurs veulent notamment savoir d'où proviennent les armes. Autres interrogations, le suspect a-t-il pu compter sur des complicités ? A-t-il été financé lors d'un éventuel passage en Syrie ?
En attendant de trouver des réponses à ces questions, François Molins n'a pas cherché à minimiser le contexte actuel. Alors que la menace terroriste est au plus haut, le nombre de Français impliqués dans le djihad s'élèverait à 1 882 selon lui.
Perquisitions à Bruxelles
Les autorités belges ont procédé à des perquisitions lundi soir dans la ville de Molenbeek, située dans la banlieue bruxelloise. Les enquêteurs ont emporté divers objets, sans en préciser la nature, au domicile de la sœur d'Ayoub El-Khazzani et chez l'un de ses amis présumés. Il s'agit de déterminer le parcours exact de l'inculpé avant son passage à l'acte. Certains indices pourraient permettre de déterminer d'éventuelles complicités. Personne n'a toutefois été interrogé et le parquet ne donnera pas plus de détail par rapport à ces perquisitions dans l'intérêt de l'enquête.
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