D-Day à point nommé, Renaissance provincialisée et RN dans le pré... les confidentiels de La Dépêche

  • Jean Lassalle, tête de liste aux européennes, séduit l’électorat rural.
    Jean Lassalle, tête de liste aux européennes, séduit l’électorat rural. AFP - GAIZKA IROZ
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l'essentiel Alors que la majorité espère que les commémorations du débarquement relanceront sa campagne, Renaissance tourne le dos aux métropoles et le Rassemblement National poursuit son entreprise de séduction à destination du monde agricole.

D-Day : des commémo à double tranchant

Le Chef de l’État mise beaucoup sur les commémorations du mois de juin pour relancer la campagne européenne de la candidate de la majorité Valérie Hayer. Les 6, 7 et 8 juin vont être des moments importants de commémoration du D-Day. "Ce sera pour le Chef de l’État l’occasion d’évoquer les raisons qui ont présidé à la construction de l’Europe. Il rappellera aussi quelques vérités sur l’extrême droite", nous expliquait, cette semaine, un ancien ministre qui reconnaissait volontiers que ces interventions pourraient avoir une certaine influence sur le vote du 9 juin. Le même pointait néanmoins du doigt un risque : "Chez moi en Normandie, le 9 correspond aux traditionnels parachutages de la Fière. Toutes les routes vont être coupées, les gens vont avoir du mal à se déplacer et je crains qu’ils ne se rendent pas dans les bureaux de vote". À moins d’être parachuté.

Ruralité : les macronistes se provincialisent…

À l’Assemblée, il y a le clivage gauche droite visible à l’œil nu et la plus subtile frontière Paris Province. "Entre députés, et même au sein de Renaissance il y a une véritable fracture ville campagne. Il y a les sachants parisiens et les ploucs de province", nous expliquait un élu… rural. Mais les macronistes, pourtant originellement issus de la première catégorie, sont en phase de mutation. "L’élection de Stéphane Travert à la présidence de la commission des Affaires Économiques et celle de Brigitte Klinkert à la questure répondent à cette logique", nous assure un député. Tous deux, respectivement élus de la Manche et du Haut-Rhin, avaient pour adversaires des députées franciliennes. Mais le chemin est encore long avant d’incarner la France rurale.

Ruralité (bis) : Assemblée… le RN prend la clé des champs

L’Assemblée se met au vert. Cette semaine, la commission des Affaires Économiques étudiait le texte Agriculture qui arrivera dans l’hémicycle le 14 mai. De nombreux amendements, 700 exactement, ont déjà été retoqués car jugés sans rapport avec le sujet. Mais l’inquiétude des macronistes persiste. "Le RN va faire de ce texte une tribune, c’est évident. Ils vont faire durer les débats car l’électorat agricole leur est favorable", nous assure un député de la majorité. Parallèlement, le RN a choisi de placer la commission d’enquête à laquelle il a droit chaque année sous le thème de la souveraineté alimentaire. "Ils veulent auditionner tous les ministres de l’Agriculture jusqu’à Dominique Bussereau (ministre de 2004 a 2 007 NDLR)", s’affole le même. Pour le RN, l’amour est dans le pré.

Ruralité (encore) : le Sénat

Autre inquiétude des macronistes, le passage de la loi de Programmation Agricole au Sénat. "C’est Laurent Duplomb qui va en être le rapporteur et ça n’est pas le plus progressiste", s’alarmait cette semaine un député "proche du dossier". Il ajoutait : "Il ne faudrait pas que l’Assemblée rejette le texte car on se retrouverait avec celui du Sénat qui serait beaucoup plus dur". Et cela rappellerait aux macronistes l’épisode cauchemardesque de la loi Immigration entièrement réécrite par la chambre haute.

Ruralité (toujours) : les chasseurs en embuscade

Dans les zones rurales certains élus s’inquiètent du succès rencontré sur le terrain par le patron des chasseurs Willy Schraen et sa tête de liste Jean Lassalle qui se présentent tous deux au scrutin du 9 juin. Si leur liste « Alliance rurale » ne dépasse pas 1,5 % d’intentions de vote dans les sondages, leurs meetings font salle comble. "Chez moi, ils ont réuni 400 personnes, je pense qu’ils vont faire un score", s’inquiétait cette semaine un député Renaissance du nord de la France. Willy Schraen répète en effet à qui veut l’entendre : « Si on ne fait pas 5 %, je renoncerai à titre personnel dès le 10 juin à mes mandats dans la chasse française. »

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Les commentaires (7)
cama33 Il y a 19 jours Le 12/05/2024 à 09:20

Les chasseurs représentent 1 millions de personnes et les pêcheurs 1,5 millions d'adhérents. En sachant qu'un chasseur sur 2 est pêcheur, nous avons donc un potentiel de 2 millions de votant. Attention, les listes faisant - de 3% aux élections européennes n'auront ni représentation, ni frais de remboursement. L'objectif principal est donc de réduire les partis socialistes et démocrates (du centre) afin de modifier les lois comportementales sur l'immigration, les accords de Schengen, sur la fiscalité dans les pays de l'UE, sur les produits d'importation, sur la fiscalité d'entreprise et sur la reconnaissance des produits locaux, en agissant sur le comportementalisme des citoyens. Pour revenir à nos chasseurs, sur 48 millions d'inscrits, à la louche, seulement 50% votent aux européennes; soit, à la louche, 24 millions de votants. Les statistiques seront elles les mêmes en 2024 ? le principe de la division est simple: + il y a de listes, + on divise et moins il y a de forces vives au sommet...je vous laisse méditer...cordialement

MonsieurJean Il y a 19 jours Le 12/05/2024 à 09:19

Le pitre Lassalle héros du monde rural, pour qui nous prenez-vous ?

Riviere09 Il y a 19 jours Le 12/05/2024 à 08:58

Les lepénistes tentent de séduire le monde agricole . Je me marre . Mis à part les francs fous de la CR Agen , les autres ne sont fous et n'ont pas confiance en MLP et son fillot .