"La moitié des habitants vivent encore sous une tente" : 8 mois après le séisme au Maroc, beaucoup reste à faire
L’association Occitalien, basée à Montauban (Tarn-et-Garonne), a repris la route de l’Atlas marocain cette semaine pour convoyer du matériel médical, des produits d’hygiène, des lampes et des duvets pour les milliers de sinistrés qui, à Amizmiz, Ouirgane et dans la région de Marrakech, vivent encore dans des conditions précaires 8 mois après le séisme meurtrier.
Ce vendredi 3 mai à 4 heures du matin, le fourgon Boxer de l’association Occitalien a quitté Amizmiz, dans le Haut Atlas marocain, pour rentrer à Montauban. Ce trajet, Pascal Serrier le connaît par cœur. "C’est le 7e convoi qu’on organise depuis le séisme du 7 septembre 2023", rappelle le président de l’association.
Cette fois, il était accompagné de Marion Faucanié, secrétaire d’Occitalien et de Jacques Duchayne, responsable départemental de Pharmacie humanitaire internationale. "PHI effectue régulièrement des dons pour Occitalien. Nous, on n’a pas le droit d’amener des médicaments mais l’idée, en invitant M. Duchayne, est qu’il puisse identifier les besoins pharmaceutiques pour un prochain convoi humanitaire."
Arrivés lundi soir 29 avril au Maroc, les responsables associatifs du Tarn-et-Garonne ont signé une convention avec la coalition médicale de Marrakech. "C’est cette coalition, dirigée par le Dr Najib, qui nous adresse la liste du matériel médical dont ils ont le plus besoin. Pour ce 7e convoi, qui comprenait en plus de notre camion un container débarqué au port de Tanger, on a acheminé des fauteuils roulants, des déambulateurs et deux lits médicalisés", indique Pascal Serrier.
Avec l’aide financière de l’association musulmane d’Occitanie et des dons collectés par l’association de la mosquée de Montauban, Occitalien a aussi distribué des lampes torches, des duvets et des produits d’hygiène, notamment féminine : une aide très précieuse pour les habitants d’Amizmiz et d’Ouirgane, deux villes détruites à plus de 80 % par le séisme. Huit mois après, les choses sont loin d’être revenues à la normale, témoigne Pascal Serrier. "Le maire d’Amizmiz nous a indiqué que la moitié seulement des habitants avaient pu regagner leur domicile. Il y a encore beaucoup de tentes dressées un peu partout. Quand on sait que 74 000 personnes vivent dans l’agglomération d’Amizmiz qui est presque de la taille de Montauban, vous voyez combien ça fait de monde quand on dit que la moitié vivent encore sous une tente."
C’est le cas de Maryam, ancien imam d’Amizmiz. "Il nous a accueillis avec le thé et ensuite, il a voulu nous faire voit sa maison que des engins étaient en train de raser. C’était touchant. Il n’a pas d’argent pour reconstruire." Comme lors des précédents convois, l’association Occitalien a offert des jouets et des ballons de football aux enfants des camps de réfugiés. Une attention qui a beaucoup touché le maire d’Amizmiz. "Franchement, c’est un soutien fraternel, je ne sais pas comment réitérer mes remerciements aux habitants de l’Occitanie pour leur aide et leur solidarité", a réagi l’élu, lui-même franco-marocain.
"Nous reviendrons", a promis Pascal Serrier et Jacques Duchayne avant de prendre le long chemin du retour en Tarn-et-Garonne, avec une arrivée prévue à Montauban ce samedi 4 mai.
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