DOSSIER. Maladie de Parkinson : pourquoi Toulouse est à la pointe de la recherche et de la prise en charge des patients
Selon un essai clinique, la prise de lixisénatide, un antidiabétique, permet de faire freiner les symptômes de la maladie de Parkinson. C’est le centre d’investigation clinique du CHU de Toulouse, dirigé par le Pr olivier Rascol, qui a coordonné l’activité du réseau national utilisé pour mener à bien cette étude aux résultats prometteurs.
Aurait-on atteint une nouvelle étape dans la recherche sur la maladie de Parkinson ? C’est en tout cas ce qu’assurent Wassilios Meissner du CHU de Bordeaux et Olivier Rascol du CHU de Toulouse après la publication d’une étude sur le sujet. "Une innovation mondiale attendue depuis plus de trente ans", ont-ils notamment commenté à propos de résultats qui confirment que le lixisénatide, déjà utilisé contre le diabète, pourrait ralentir la progression des symptômes moteurs de Parkinson chez des patients à un stade précoce de la maladie.
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Le CHU de Toulouse a coordonné l’activité du réseau national
Et comme nous le précise le Pr Olivier Rascol, coordinateur du réseau de recherche clinique F-CRIN, cette découverte est un "cocorico pour Toulouse", car c’est bien le CHU de la ville rose qui est le promoteur de cette étude. Le centre d’investigation clinique, la structure de recherche clinique du CHU, a coordonné l’activité du réseau national qui a été utilisé pour l’étude : le réseau NS-Park, pour Neurosciences Parkinson. "Je suis coordinateur du centre expert Parkinson de Toulouse, du centre d’investigation clinique de Toulouse et du réseau", nous explique-t-il.
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Le réseau NS-Park réunit l’ensemble des centres experts Parkinson en France. Il y en a 27 dont 21 ont été impliqués dans l’étude concernant le lixisénatide. Ils se situent en général dans des CHU, comme à Toulouse, et sont labellisés par le gouvernement notamment pour recevoir des financements afin de se structurer et pour améliorer la prise en charge des malades. "On a pu créer ce réseau parce qu’il y a une douzaine d’années, j’avais obtenu, grâce au plan Investissement Avenir, un financement de dizaines de millions pour créer une infrastructure nationale permettant de créer des réseaux de recherche cliniques", se souvient le neurologue. Cette infrastructure nommée F-CRIN a donc permis la création du réseau dédiée à la maladie de Parkinson, NS-Park.
Les 158 patients ayant participé à l’étude publiée le 3 avril dans le New England Journal of Medicine (NEJM), faisaient partie de ce réseau NS-Park de centres experts.
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L’objectif de développer la chirurgie
Les résultats de cet essai clinique doivent être confirmés dans une étude plus large représentent un réel espoir pour les patients. Mais il n’est pas le seul. Un an avant la publication des résultats de l’étude sur le lixisénatide, les spécialistes français de la maladie de Parkinson dévoilaient les premiers résultats d’une autre étude sur l’efficacité de la neurostimulation aussi appelée stimulation cérébrale profonde. Ce mode de traitement est une chirurgie lourde (deux électrodes sont implantées profondément dans une petite zone du cerveau) qui existe depuis 30 ans mais ne concerne qu’entre 5 % et 10 % des malades.
"Notre volonté est d’améliorer le service rendu en aidant les chirurgiens à préciser encore leur geste et en sélectionnant les patients qui répondront le mieux à la stimulation cérébrale profonde. Car, malgré nos indications certains patients sélectionnés obtiennent des résultats peu satisfaisants", résumait déjà le Pr Olivier Rascol dans nos colonnes. "Comme les centres experts n’opèrent pas plus de 20 patients par an, les données sont longues à obtenir. Cette étude va nous permettre d’affiner les paramètres de sélection des candidats pour que la réponse de la chirurgie soit la meilleure possible". Ces différents travaux organisés au sein d’un réseau de recherche performant permettent au spécialiste d’assurer que la maladie de Parkinson est de mieux en mieux prise en charge en France.
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