Disparition d’un couple de boulangers à Madère : chute, mauvaise rencontre… les zones d’ombre d’une enquête dans l’impasse
Une enquête a été ouverte après la disparition inquiétante d’un couple d’artisans-boulangers tarn-et-garonnais, il y a dix jours sur l’île de Madère, au Portugal. Les deux disparus n’ont pas donné signe de vie depuis le 16 mars dernier. Retour sur les zones d’ombre qui entourent l’affaire.
Mais qu’est-il donc arrivé à Véronique et Laurent Blond ? Ce couple de boulangers tarn-et-garonnais, parti randonner sur l’île de Madère, au Portugal, est introuvable depuis 10 jours. Alors qu’une enquête a été ouverte, retour sur les zones d’ombre qui entourent leur disparition.
Originaires de Beaumont-de-Lomagne (Tarn-et-Garonne), où ils tiennent la boulangerie L’Epi blond, Véronique et Laurent Blond, 56 et 58 ans, n’ont pas donné signe de vie depuis qu’ils sont partis le 16 mars pour une "petite randonnée" à Sao Vicente, sur l’île portugaise où ils étaient en vacances.
C’est leur fille Johanna qui, ne les voyant pas revenir alors qu’ils n’étaient partis qu’avec deux bouteilles d’eau aux alentours de 14h30, a donné l’alerte aux autorités locales. Selon leur autre fille, Pauline, un commerçant du nord de l’île aurait aperçu sa mère vers "15h45-16 heures".
Un accident le long d’une levada ?
Côté portugais, "d’importants moyens de recherches étaient immédiatement mobilisés sur place comprenant notamment les pompiers, la police et la gendarmerie locales, la protection civile, l’autorité maritime et la police judiciaire ; l’usage de drones venait également rapidement renforcer le dispositif", détaille un communiqué du procureur de la République de Montauban.
Le périmètre de recherche est vaste : il s’étend jusqu’à 4 miles nautiques de la côte (7,4 km). Les secours portugais du service d’assistance et de sauvetage (Sanas) ont déjà parcouru près de 53 miles depuis le début des opérations en mer, soit près de 100 km. Sur Facebook, des internautes remarquent en outre que ces sentiers sur lesquels le couple s’est engagé peuvent se révéler assez dangereux. "Il faut être prudent surtout le long de certaines levadas (ces canaux d’irrigation typiques de l’île de Madère, parfois situés sur des versants abrupts, NDLR)", pointe l’un d’entre eux.
Un téléphone et un ordinateur en cours d’exploitation
Côté français, les premières investigations, dont une perquisition du domicile des parents, n’ont pas permis d’apporter de nouveaux éléments. Selon les informations de La Dépêche du Midi, un téléphone et un ordinateur appartenant au couple récupérés dans le logement de la famille sont en cours d’exploitation. "L’objectif, c’est de fermer toutes les portes, notamment celle de la disparition volontaire", nous indiquait mercredi une source proche de l’enquête.
Le téléphone portable du couple, qui borne sur un rayon de quinze kilomètres, n’a pas permis, pour l’heure, de retrouver leur trace.
"À ce jour, la police judiciaire locale poursuit son enquête et les recherches continuent", a assuré le procureur de la république de Montauban.
Le silence des autorités portugaises
Pauline Blond, de son côté, a réclamé plus de transparence de la part des autorités portugaises. "Ne nous laissez pas autant sans information", a-t-elle imploré au micro de Sud Radio, faisant part de son "impression d’être abandonnée".
Pour cette dernière, l’hypothèse de "la disparition volontaire, ça ne colle pas". "Ils n’ont aucun souci ni financier ni avec personnes et venaient d’être grands-parents pour la première fois, ils en étaient très contents. Ils ne se promenaient pas sur des sentiers escarpés. Rien n’est impossible, mais ça semble assez peu probable", a-t-elle détaillé au micro de BFMTV. Toutefois, "il faut se rendre à l’évidence, les chances sont très maigres de les retrouver vivants", a-t-elle concédé vendredi à 20 Minutes.
A Beaumont de Lomagne, l’inquiétude
À Beaumont-de-Lomagne, la population peine à comprendre comment ce couple de boulangers, respecté et connu de tous, a pu disparaître ainsi. "Depuis plusieurs jours, on suppose beaucoup de choses, on peut tout imaginer", s’inquiétait jeudi l’un de leurs salariés. "On ne disparaît pas comme ça sans laisser de traces. Surtout à deux et sur une île. J’espère me tromper mais ça ne sent pas bon…"
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