Guerre en Ukraine : à la centrale nucléaire de Zaporijia, comment Ukrainiens et Russes sont forcés de coopérer pour éviter le pire
À Zaporijia, région ukrainienne annexée par la Russie et où se trouve la centrale nucléaire la plus importante d’Europe, Russes et Ukrainiens se voient contraints de collaborer pour éviter toute catastrophe.
C’est peut-être le site le plus sensible dans le conflit qui oppose Kiev à Moscou : à Zaporijia, région ukrainienne annexée par la Russie et où se trouve la centrale nucléaire la plus importante d’Europe, Russes et Ukrainiens se voient contraints de collaborer pour éviter toute catastrophe.
La centrale, qui borde la rive droite du Dniepr, est occupée par les forces russes depuis mars 2022. Et si, sur le front diplomatique, chacun s’accuse de faire monter la pression, sur le terrain, les deux armées ennemies entretiennent en réalité des communications régulières.
A la centrale de Zaporijia, Ukrainiens et Russes contraints de se coordonner pour éviter un accident nucléaire https://t.co/MsN2IdZVKb
— Le Monde (@lemondefr) March 19, 2024
Car l’enjeu est colossal : comme le relate un reportage du Monde, si la centrale n’est plus raccordée au réseau électrique ukrainien, son alimentation est sévèrement compromise. Au point qu'"une seule journée sans électricité peut conduire à la fusion du cœur du réacteur", écrivent nos confrères.
Entente de circonstance
Kiev et Moscou ont plusieurs fois évoqué cette entente de circonstance. "Il existe, au niveau opérationnel, des liens entre les autorités chargées, à Zaporijia, du réseau électrique de la région et l’administration russe qui gère la centrale", a expliqué au Monde Petro Kotin, président d’Energoatom, la compagnie nationale de production d’énergie nucléaire ukrainienne.
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Un ingénieur ukrainien, chargé un temps de l’entretien de plusieurs réacteurs, assure lui que, lorsque "les Russes sont arrivés, Energoatom nous a demandé de rester sur place pour ne pas laisser la centrale sans pilote".
L’AIEA se pose en arbitre
Dans ce contexte explosif, l’AIEA (l’Agence internationale de l’énergie atomique) fait en quelque sorte office de médiateur : depuis septembre 2022, plusieurs de ses experts sont présents en permanence sur le site.
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Mais ce rôle d’arbitre semble avoir du plomb dans l’aile, relève Le Monde. Mi-mars, lors d’une réunion des gouverneurs de l’AIEA, à Vienne, le ton est monté d’un cran entre les délégations russe et ukrainienne, les seconds déplorant que l’AIEA "n’impose rien à la Russie".
L’agence internationale, le 7 mars dernier, a estimé que la situation restait "très fragile" aux abords de la centrale.
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