Paracétamol à Toulouse : une initiative isolée ou début de relocalisation massive ?
En 2025, une usine de paracétamol, la première en Europe, verra le jour à Toulouse. Mais face à la pénurie qui ne concerne pas moins de 5 000 molécules, d'autres initiatives verront-elles suivre ?
Après le paracétamol, d’autres molécules vont-elles à nouveau être produites en France ? C’est en tout cas l’objectif affiché par le gouvernement avec son Plan innovation santé 2030 visant à garantir la disponibilité des médicaments et à assurer à plus long terme une souveraineté industrielle. En effet, l’été dernier, lors d’un déplacement en Ardèche, le président Emmanuel Macron a annoncé la relocalisation de la production de médicaments essentiels.
"Afin de prioriser ces efforts de relocalisation, une cinquantaine de médicaments essentiels sur lesquels la France est la plus dépendante des importations extra-européennes, ont, à ce stade, été identifiés", explique le gouvernement. Sur cette sélection, la moitié verra sa production relocalisée ou augmentée significativement sur le territoire national d’ici cinq ans, avait promis le président.
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D'autres projets en cours
Interrogé, Jean Boher, le patron d’Ipsophène, la future usine de paracétamol "made in Toulouse" qui verra le jour en 2025, préfère jouer la carte de la prudence. "Ipsophène ne fera pas que du paracétamol. En revanche, il y a, à partir d’autres structures, d’autres idées de relocalisation de molécules qui sont déjà en cours d’étude. Mais encore une fois, ça reste au stade d’idée pour le moment", fait savoir Jean Boher. S’il est encore trop tôt pour préciser de quel principe actif il s’agit, le patron d’Ipsophène assure que les molécules concernées font partie de la liste des médicaments prioritaires définie par l’État.
Mais cet objectif risque de se heurter à un problème de rentabilité. "On ne peut envisager de relocaliser que s’il y a innovation. Si c’est un processus innovant, tel que nous avons sur le paracétamol, vous pouvez durablement relocaliser. Mais si on devait reproduire en Europe des molécules, produites aujourd’hui en Asie, avec le même processus de fabrication, ça serait économiquement intenable", avertit Jean Boher.
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