Gens du voyage à Toulouse : "Sans aire de grand passage, on s'expose à des occupations illégales"
Après le fiasco de l'aménagement d'une aire de grand passage à Bruguières, Toulouse Métropole se remet à la recherche d'une aire. Faute d'en aménager une, elle s'expose à des sanctions de la part de la préfecture.
C’est un refrain lancinant, depuis une vingtaine d’années. Toulouse Métropole se doit, selon le schéma départemental d’accueil des gens du voyage, d’aménager deux aires de grand passage sur son territoire. Une sur la commune de Toulouse, déjà en place à la Mounède depuis 2023 ; et la seconde sur une des 36 autres communes de la collectivité.
Le projet de Bruguières abandonné
C’est Bruguières, via son maire Philippe Plantade (également vice-président de la Métropole) qui s’était porté volontaire pour aménager cet espace de 4 hectares, à même d’accueillir jusqu’à 200 caravanes, sur la saison des grands passages de gens du voyage (mai à octobre). Oui mais voilà, l’accueil des gens du voyage, même encadré par la collectivité, rebute bon nombre de communes, de maires et d’administrés.
Des communes se mobilisent contre l'aire de grand passage
Les communes limitrophes du projet d’aire à Bruguières, Saint-Sauveur et Cépet, se sont mobilisées contre le projet. Philippe Plantade, qui s’est dit victime de « menaces », a préféré retirer son projet. D’autant que le dernier terrain qu’il avait proposé, fait désormais l’objet d’une procédure d’acquisition.
Aujourd’hui, Toulouse Métropole doit reprendre le dossier à zéro ou presque. Avec, pour l’été 2024, la recherche d’un terrain « temporaire ». Déjà en 2023, c’est Blagnac qui avait été choisie comme ville d’accueil.
Encore une aire de grand passage "temporaire"
Cette année, comme depuis une dizaine d’années, la collectivité devra encore « bricoler ». Avec le risque de voir se multiplier les occupations illicites, faute d’aire de grand passage choisie suffisamment tôt, et équipée au préalable (eau, électricité, déchets).
« Comme nous ne sommes pas en règle par rapport au schéma départemental, les communautés peuvent nous rétorquer qu’elles s’installent où elles peuvent. Cela peut entraîner des situations difficiles. Sur ma commune à Colomiers, le parc du Perget a fait l’objet d’une occupation illicite, j’en sais quelque chose », explique Karine Traval-Michelet, maire de Colomiers et vice-présidente de Toulouse Métropole en charge du dossier.
"Expliquer" les projets
« Nous continuons à travailler, à rechercher des terrains disponibles dans une des 36 communes de la métropole, hors Toulouse, qui a déjà une aire à la Mounède. Nous expliquerons le projet, en précisant bien qu’il vaut mieux un accueil encadré, où les communautés paient l’électricité, l’eau, les déchets, où la sécurité est assurée plutôt que des occupations illicites qui peuvent causer des troubles. »
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