Dépôt de bilan de Blagnac : "Il faut mettre fin à la course à l'échalote entre les clubs", estime Alain Doucet, le président de la Ligue Occitanie
Le président de la Ligue Occitanie revient sur le dépôt de bilan du club blagnacais en Nationale, qui fait suite à celui de Pamiers en Fédérale 1 quelques mois plus tôt.
Après Pamiers, c’est au tour de Blagnac de ne pas terminer la saison. On imagine que la situation doit vous inquiéter.
Bien sûr. Le retrait de Pamiers m’a beaucoup contrarié. Et là, avec Blagnac, je ne fais une fois de plus que constater les dégâts. Comme d’autres clubs avant et d’autres dans les mois à venir. Il faut que la Fédération prenne à bras-le-corps ce problème qui dure. On punit le malade mais on ne se demande pas pourquoi il est malade.
On vous suit.
Il faut mettre fin à cette course à l’échalote entre les clubs. Il y a des présidents prudents et d’autres qui le sont moins. Miser sur des partenaires est une chose mais quand leur entrée ne se fait pas… Quand on passe du budget au bilan on se retrouve dans la mouise. Punir est une chose, trouver le mal qui est l’origine de ces situations en est une autre. Il faudrait songer à une meilleure formation des gens qui prennent des clubs en main. Il y a des patrons d’entreprise qui ne prennent pas les mêmes risques dans leurs affaires qu’avec un club.
La Nationale est pourtant un échelon prévu pour mieux préparer à l’accession au monde pro, non ?
La Nationale reste incontournable. Je crois même qu’on pourrait faire passer la Nationale à 20 clubs, ce ne serait pas un problème. En revanche, c’est plus la Nationale 2 qui me dérange. Il faut fixer la limite entre rugby pro et amateur car faire croire à des clubs de Fédérale qu’ils peuvent être pros, je pense que c’est malhonnête. Il faut avoir une vraie réflexion sur ce problème. Comme sur celui de la pyramide des compétitions. Il y a notamment la notion de déplacements à revoir. Les transports, les hébergements pour des équipes Espoirs de Nationale ou Nationale 2, c’est très onéreux. On arrive à des situations aberrantes. Et puis est-ce qu’être pro ce ne sont que des résultats sportifs ? Ou bien est-ce aussi la structuration nécessaire derrière ? C’est un dossier compliqué, il faut mener une vraie réflexion.
Pour revenir à Blagnac, allez-vous rencontrer les dirigeants du club ?
Je dois rencontrer les gens de l’association lundi prochain. Je me ferai leur porte-parole auprès de la FFR. Mais mon souci, c’est l’arrière-boutique : que l’école de rugby et les féminines vivent.
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Pensez-vous que la Fédération donnera son feu vert afin que les joueurs blagnacais puissent trouver un club dès à présent ?
Ce sera compliqué à mon avis. Leur forfait suscite déjà un peu de colère avec la redistribution des points à tout le monde en Nationale. Et puis le club ne disparaît pas, il y a une complexité juridique, il y a le droit au travail, est-ce que les joueurs peuvent rejoindre un club pro ou amateur, plein de questions se posent. Le syndicat Provale se saisit aussi du dossier et va représenter l’intérêt collectif des joueurs de Blagnac.
Dans leur malheur, les Blagnacais ont la chance d’être pour la plupart des pluriactifs.
Oui, c’est une chance pour eux. Je comprends leur envie de rejouer, elle est normale mais ce ne sera peut-être pas avant le mois de juin.
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