Le rassemblement de "Patria Albiges" fait réagir
Un collectif d’élus municipaux et de citoyens de gauche et écologistes a écrit au préfet du Tarn pour dénoncer le rassemblement organisé dimanche 26 novembre, Place du Vigan à Albi, par le groupuscule d’extrême droite Patria Albiges, "en hommage à Thomas, assassiné par la barbarie". Un hommage au lycéen de 16 ans mort dans la nuit du 18 au 19 novembre après avoir reçu un coup de couteau, lors d’une fête de village à Crepol dans la Drôme.
Dans sa lettre, le collectif dénonce "le caractère abject de cette manifestation qui tente d’exploiter à des fins politiques l’émotion légitime causée par la mort violente d’un adolescent…", se disant choqué "de constater que la Préfecture du Tarn puisse considérer que Patria Albigès est un organisateur comme les autres".
Pas d’interdiction du préfet
En avril dernier, le porte-parole de Patria Albiges, présent lors du rassemblement dimanche, a été condamné à 8 mois de prison avec sursis suite à l’agression de deux étudiants de l’université Champollion. Trois militants de ce groupuscule, dont le fils du député RN du Tarn Frédéric Cabrolier, doivent comparaître devant le tribunal d’Albi le 12 décembre prochain pour "provocation publique à la haine ou à la violence en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion". Deux ont été placés sous contrôle judiciaire. Ils sont soupçonnés d’avoir, le 10 juin dernier, condamné l’entrée des parcs de Rochegude et du Castelnau à Albi avec des affiches stipulant "un risque élevé de se faire poignarder" et invitant le public à protéger "nos familles de l’immigration". Une action qui faisait suite à l’attaque au couteau, par un ressortissant syrien de 31 ans, entré légalement en France, faisant 6 blessés dont quatre très jeunes enfants.
"Nous considérons que la Préfecture du Tarn a pris une lourde responsabilité en permettant à un groupuscule d’extrême droite, connu et condamné pour ses actions violentes, d’organiser une manifestation" s’indigne le collectif.
La manifestation, avec prises de parole, s’était déroulée dans le calme, encadrée par quatre policiers qui ne sont pas intervenus pour la disperser.
Sollicitée mercredi soir, la préfecture a précisé que "la manifestation… avait bien été déclarée auprès de la préfecture".
Cette dernière, qui n’est pas tenue d’autoriser une manifestation dès lors qu’elle est déclarée, peut en revanche l’interdire. Ce qui n’a pas été le cas, dans un contexte où plusieurs manifestations l’ont été. François Xavier Lauch, préfet précédant, avait, le 25 septembre dernier, interdit toute manifestation en lien avec la comparution, au tribunal d’Albi, de trois membres de Patria albiges, , Michel Vilbois, nouveau préfet, a lui interdit le "rassemblement pour la paix au Moyen-Orient" du 28 octobre à Albi à l’appel de plusieurs associations et partis politiques. D’où l’incompréhension du collectif albigeois.
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