Bruno Le Maire surtaxé, Édouard Philippe challengé et les écolos caricaturés... les confidentiels de La Dépêche
Alors que le ministre de l’Économie attire les railleries, l'ancien locataire de Matignon s'interroge sur l’opportunité de soutenir une proposition LR et les écologistes cherchent à séduire la ruralité...
Bruno Le Maire, "Monsieur 1,6 %"
Il n'est pas le mieux placé dans les sondages mais le locataire de Bercy commence pourtant à inquiéter le camp d’Édouard Philippe. Bruno Le Maire reçoit, en effet, énormément ces derniers temps afin de combler son retard en vue de 2027. "Il dépense beaucoup d'énergie pour inviter des élus à Bercy. Au congrès des Maires, il a quasiment fait un discours de politique générale. Il crée les conditions de son émancipation mais est-ce que BLM correspond à l'ADN du macronisme ?", feignait-on de s'interroger, jeudi, chez Horizons. Chez Renaissance, on est à peine plus tendre : "entre nous, on appelle Le Maire monsieur 1,6 %. Il a fait 2,4 % lorsqu’il s’est présenté à la primaire de la droite en 2016 mais on fait comme lui, on retire la TVA et la fiscalité", nous confiait mardi un député.
Accords franco-algériens : le dilemme d’Édouard Philippe
Le 7 décembre les LR proposeront un texte qui fait déjà des nœuds dans la tête des députés Horizons. Il s'agit de supprimer les accords franco-algériens. Ces accords qui datent de 1968 prévoient que l’entrée des Algériens en France soit « facilitée » : pas besoin de faire de demande de visa pour un séjour en France de plus de trois mois par exemple... Problème, l'ancien Premier ministre a fait, en juin dernier, à peu près la même proposition. "Nous, nous voulons modifier ces accords, les LR veulent les supprimer, c’est un peu brutal", tente de nuancer un député Horizons à l'oreille de La Dépêche. Mais le gouvernement ne l'entend pas ainsi. Gérald Darmanin a d'ores et déjà insisté sur la nécessité de ne pas mettre à mal les relations de la France avec l'Algérie essentielles en matière de lutte contre le terrorisme. Un proche d’Édouard Philippe résumait donc le dilemme : "Trouver un accord avec les LR pourrait être bien vu de l'opinion publique, ce serait un moment fort de l'émancipation d’Édouard mais ce serait dangereux diplomatiquement et risqué pour l’unité de la majorité. De plus cela relève du domaine réservé du Président". Ça n'est pas rien.
Écologistes : se réconcilier avec les zones rurales
Alors que se concluait jeudi le congrès des maires, les Écologistes étaient en plein doute. Leur impopularité chez les maires ruraux est toujours bien réelle. "Nous sommes en permanence caricaturés alors qu'une cantine bio ou un magasin bio c'est ce qu'on peut faire de mieux pour l'agriculture… Quand José Bové va au Parlement européen ça n'est pas pour défendre les pistes cyclables parisiennes", confiait, cette semaine, à La Dépêche, un député. Cette difficulté à s'implanter en milieu rural fait désormais l'objet d'une réflexion menée par la députée Marie Pochon qui a organisé, le 10 octobre dernier, les universités des ruralités écologistes et veut faire des propositions dans la loi agricole à venir.
Séjourné : toujours plus haut
Les discussions autour de la tête de liste de la majorité aux européennes agitent toujours le microcosme parisien sans qu'aucun nom ne se détache de façon évidente. Stéphane Séjourné, le patron de Renaissance et chef du groupe Renew au Parlement européen, a assuré jeudi à des journalistes venus le voir à Strasbourg : "Par définition, j’ai envie de mener la bataille des européennes". Cela veut-il dire en tête de liste ? Certains imaginent que non. "Stéphane veut la Présidence du Parlement. Pour ça, il ne peut pas mener la liste", croit savoir un pilier du groupe Renaissance à l'Assemblée qui ajoute, "pour la tête de liste on pense de plus en plus à Pascal Canfin (ancien ministre de François Hollande, actuel conseiller du Président et député européen NDLR) car c'est celui qui parle le mieux d'Europe".
Immigration : point trop n'en faut
De nombreux députés s'inquiètent que les discussions autour du projet de loi immigration n'occupent l'espace politique durant des semaines voire des mois. "On donne du grain à moudre à Marine Le Pen alors qu'il y a d'autres textes urgents à étudier comme la loi sur l'agriculture. Il faudrait qu'elle soit débattue avant les européennes car elle est importante électoralement parlant", nous assure, honnête, un député macroniste. Il ajoute : " ça n’est pas tant pour avoir le vote des agriculteurs, qui sont malheureusement peu nombreux, mais parce que les gens ont une vraie inquiétude vis-à-vis de notre souveraineté alimentaire".
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