Disparus de Mirepoix : "Quand on y va, c’est pour le tuer..." Le récit glaçant du double meurtre par les deux accusés
Devant la cour d’assises de l’Ariège, les deux accusés livrent le récit glaçant des préparatifs du 30 novembre 2017, jour du double crime de Christophe Orsaz et de sa fille Célia, à Bélesta.
L’ancien pilote de char de Mont-Louis n’a rien perdu de ses souvenirs militaires. Durant six mois, de juin à novembre 2017, Jean-Paul Vidal a été ce parfait soldat obéissant au doigt et à l'œil de Marie José Montesinos, meneuse d’hommes autoritaire, mais présentant de sérieux troubles de la personnalité, virant parfois à la mythomanie.
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À cette femme de 61 ans, on lui reproche d’être l’instigatrice d’un double crime sordide, le 30 novembre 2017, à Bélesta (09). D’avoir fait de ce mécano amoureux, un tueur froid et sanglant, capable d’exécuter Célia, une jeune fille de 18 ans, après avoir tabassé à coups de barre de fer Christophe Orsaz, le père de celle-ci et d’abandonner son corps comateux dans une fosse septique. L’amour aveugle que Jean-Paul Vidal voue à cette infirmière avide de vengeance est sans limite.
Devant la cour d’assises de Foix, Jean-Paul Vidal, 53 ans, reconnaît tout. Les deux crimes mais aussi d’avoir été "instrumentalisé" par Marie José Montesinos.
Durant six mois, cet ancien cascadeur reçoit des lettres d’injures, de menaces prétendument écrites par Christophe Orsaz. En réalité, elles proviennent de Marie Josée Montesinos qui fait tout pour faire rallier Jean-Paul Vidal à sa cause et l’impliquer dans un funeste projet criminel pour se venger de sa relation passée avec Christophe, cet ancien amant qui l’avait quittée un an plus tôt. Elle veut qu’il reçoive "une bonne raclée". Son frère et son propre gendre sont sollicités pour la basse besogne. Ils refusent.
"J'ai adhéré au projet"
En octobre 2017, face aux déferlantes de lettres qui pourrissent son quotidien, Jean-Paul Vidal finit par craquer. "Pour moi, ça allait trop loin, il fallait que je fasse quelque chose, que je le stoppe". Impossible, selon lui, d’avoir une simple discussion avec Christophe Orsaz. "Marie- José me disait que cela ne servirait à rien, qu’il est impénétrable. Je l’écoutais". Toujours en bon soldat. Pour lui, le danger est imminent. "Les menaces ont touché mes enfants et ça, je ne pouvais pas laisser passer", raconte en toute transparence, Jean-Paul Vidal, sans imaginer qu’il était l’objet d’une redoutable manipulation. Dans son box, cet homme livre le contenu des préparatifs. "L’idée du rendez-vous n’est pas de moi, mais j’ai adhéré".
La présidente Hélène Ratinaud veut davantage de précisions. "- Mais vous y allez pour le rencontrer, discuter ou le tuer ?" - "Quand on part, on part pour le tuer", il baisse le regard.
Le hameau de Rieufourcand, à Bélesta, "c’est Marie-José qui l’a trouvé". Un endroit isolé. "Il y a eu deux repérages, poursuit Jean-Paul Vidal, dont le dernier dix jours avant les faits. On voulait voir à quoi ça ressemblait, où l’on se placerait, voir les chemins. On repère la fosse septique à ce moment-là. Ça peut être un endroit pour dissimuler le corps. Pour m’en assurer, j’ai pris la mesure de la fosse avec un bâton en le plongeant au fond. Marie José Montesinos était avec moi, elle m’aide à soulever la dalle en béton. Avant d’y aller j’ai chargé ma voiture de tout ce qui est long, pelle, râteau...le fusil de chasse et les munitions dans le coffre."
Marie-José Montesinos reconnaît être à l’origine de plusieurs faux courriers. "Je voulais persuader Jean-Paul que Christophe Orsaz était quelqu’un que je craignais et que j’étais en danger."
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Dans son box, l’ex-infirmière n’a pas de réponse au macabre projet fomenté. "Avec le recul, ça me semble hallucinant. Mon comportement, à l’époque, je ne le comprends pas, je cherche toujours à l’analyser". Réquisitions attendues ce jeudi.
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