Spaceship FR : le laboratoire d'idées toulousain pour aller sur la Lune et y vivre
Le projet Spaceship FR est mené au centre spatial de Toulouse. Le CNES cherche à identifier des technologies et des innovations qui soutiendront les projets d'exploration spatiale avec des séjours longue durée sur la Lune ou Mars.
Alors que la Cité de l'espace vient d'ouvrir le LuneXplorer, pour permettre à ses visiteurs de ressentir physiquement un décollage vers la Lune, chercheurs et ingénieurs réfléchissent aux innovations nécessaires pour des séjours d'exploration spatiale longue durée. Au Centre spatial de Toulouse (CNES) Spaceship FR fait partie des trois projets soutenus par l'Agence spatiale européenne (ESA) pour imaginer les technologies et les compétences d'une base de vie sur la Lune ou sur Mars.
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Aujourd'hui, une douzaine de personnes, dont des étudiants et stagiaires, sont impliquées dans le projet qui n'a pas encore ses propres locaux. Un bâtiment sera construit en 2024, avec un budget de 2 millions d'euros (financement CNES et Région Occitanie) sur un modèle le plus sobre et le plus autonome en ressources possible afin de coller à la thématique de l'habitat lunaire ou martien.
"Notre stratégie est de faire participer la France, via l'Agence spatiale européenne, aux missions d'exploration spatiale car, aujourd'hui, nous sommes les suiveurs des Etats-Unis d'Amérique. Nous cherchons à identifier les secteurs dans lesquels nous sommes performants pour pouvoir développer nos propres capacités et compétences avec des technologies qui vont au-delà de ce que nous connaissons déjà et qui auront une utilité sur Terre. Il n'y a pas de plan B, l'humanité n'ira pas vivre sur Mars, le progrès spatial doit donc nous servir", résume Sébastien Barde, sous-directeur Exploration et Vols habités au CNES.
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Habitat, nutrition, santé, assistance
Spaceship FR travaille sur quatre thématiques : l'habitat, la nutrition, la santé et l'assistance robotique. "Sur des missions d'exploration lointaines, donc au-delà de la Station spatiale internationale qui peut être ravitaillée facilement, il ne sera pas possible de tout embarquer, il faudra fabriquer beaucoup de choses sur place. Nous travaillons sur la gestion de l'air, les économies d'énergie alors que, la nuit, la température descend sous les 100 degrés. Il faut aussi penser au recyclage de l'eau, à la gestion des déchets et des emballages", complète Sébastien Barde. Les équipes réfléchissent à comment produire de la nourriture avec peu d'eau, peu d'engrais, qui propose des qualités nutritives et soient psychologiquement acceptée. La biotech Orius, située à Escalquens, travaille par exemple sur des serres qui permettraient de produire des plantes à forte valeur ajoutée en vitamines.
Des robots autonomes
Sur le volet santé, avec l'expertise des équipes du MEDES (Institut de médecine et physiologie spatiales) dans les vols habités, Spaceship Fr souhaite avancer dans le suivi et le diagnostic à distance ainsi que dans le repérage précoce des problèmes de santé, notamment au niveau psychologique. Enfin, avec la section innovation du ministère des armées, c'est la question de l'assistance que peuvent apporter robots et rovers qui est à l'étude. "Ces robots devront être capables de couvrir de grandes surfaces pour aller chercher de l'eau, transporter des charges, et tout ça en autonomie", conclut Sébastien Barde qui pourra s'appuyer sur le terrain martien du centre spatial pour tester le matériel.
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