Ours des Pyrénées : face à la prédation, l'inquiétude augmente et la Chambre d'agriculture de l'Ariège espère que des décisions soient enfin prises
Malgré la fin de la saison d'estive, les attaques d'ours de cet été n'ont pas fait améliorer ce climat de peur et d'inquiétude chez les éleveurs et les bergers. La Chambre d'agriculture de l'Ariège espère que des décisions seront prises rapidement pour contrer cette proximité accrue avec le plantigrade.
Les bêtes sont désormais de retour dans leurs fermes respectives après un été dans les estives ariégeoises. Une saison où les bergers se sont sentis constamment en danger face à la présence des ours et où certaines bêtes ont été les victimes des attaques du plantigrade.
Face à cette situation, le nouveau préfet de l'Ariège, Simon Bertoux, a récemment déclaré vouloir être "en lien très fort avec les acteurs pastoraux". Il est également allé à la rencontre du président de la Chambre d'agriculture de l'Ariège, Philippe Lacube qui semble avoir apprécié l'échange avec le nouveau représentant de l'État : "J'ai senti le Préfet plutôt à l'écoute sur la question de l'autodéfense."
"On est un peu démuni"
Pour Philippe Lacube, il y a urgence. "On a l'impression que depuis des années, sur ce dossier, on n'avance pas. Le ministre de l'Agriculture est venu au printemps, il semblait avoir écouté toutes nos remarques et nos craintes face à la prédation mais finalement, il n'y a rien eu derrière. C'est dur. En tant que responsable, on est un peu démuni de voir que cela avance qu'à la marge."
L'inquiétude du président de la Chambre d'agriculture d'Ariège a grandi après un état où l'ours semble avoir gagné du terrain. "La zone d'expansion continue à s'étendre. Cette année par exemple, on a eu beaucoup de prédations dans la vallée de Vicdessos. La colonisation est vraiment en train de s'étendre et les éleveurs de ce secteur sont descendus très tôt parce qu'ils n'arrêtaient pas de voir leurs troupeaux se faire attaquer".
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À cette progression du plantigrade dans les montagnes ariégeoises, Philippe Lacube y ajoute la peur des bergers : "Ils ont de plus en plus peur et je pense qu'ils ont raison d'avoir peur. Les ours ont de moins en moins peur de l'Homme."
Pour cela, et comme il le fait depuis plusieurs années, le président de la chambre demande à l'État de prendre des décisions d'autodéfense. "Je le dis et je le répète mais il faut rapidement que des décisions soient prises pour que nos bergers puissent utiliser un système d'autodéfense un peu efficace. Ils expriment de plus en plus la peur qu'ils ont pour leur vie, il faut les écouter. En plus de l'autodéfense, il y a aussi la question d'une brigade d'effarouchement locale. On aurait plus de réactivités. Ce sont des choses qu'il faudrait avoir sans attendre".
En attendant que des décisions soient prises, le président de la Chambre d'agriculture de l'Ariège espère qu'à l'inverse des ours, l'État n'hibernera pas cet hiver sur cette question de la prédation.
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