Mickaël, victime d'abus sexuel par un prêtre du Lot : "L'Église a toujours minimisé les faits"
Victime d'agressions sexuelles de la part d'un prêtre à partir de ses 13 ans, un Lotois de 34 ans sort du silence pour dénoncer " le silence coupable " de l'Église. Le prêtre condamné est toujours en poste à Catus.
Pourquoi sortez-vous du silence aujourd'hui, vingt ans après les faits, et dix ans après la condamnation du prêtre ?
J'ai pris la parole dans Médiacités pour dénoncer cette mauvaise gestion de l'Église, c'est une prise de parole d'intérêt public plutôt que d'intérêt personnel, mon histoire a été jugée et elle est avérée, le diocèse de Cahors n'a pas pris les mesures nécessaires pour protéger les éventuelles victimes.
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Le rapport de la Ciase, Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Eglise, en 2021 fait état de 330 000 victimes d'agressions sexuelles, entre 1950 et 2020. Ces chiffres vous incitent-ils à parler de votre histoire ?
Il m'a fait prendre conscience que je n'étais pas tout seul. J'ai trouvé dans ce rapport la force de mon combat. C'est d'ailleurs après sa publication que j'ai pris contact avec l'Évêché pour demander le retrait de ce prêtre.
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Depuis votre prise de parole, vous avez reçu beaucoup de soutiens...
J'ai reçu du soutien et des témoignages de personnes qui habitent à Catus notamment une maman qui m'explique que ses deux enfants le côtoient dans le cadre du catéchisme et de leur première communion. Rien n'a changé. Depuis plusieurs années, je demande à l'Évêché de le retirer de la vie paroissiale, j'ai tout fait pour éviter de le croiser. L'Église m'a rejeté parce qu'elle a toujours eu un discours minimisant les faits.
Gardez-vous la foi ?
Oui. Si je fais cette démarche c'est parce que j'aime l'Église et que je veux protéger les fidèles. La faiblesse de l'Église, c'est son institution. Les évêques se croient intouchables.
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