DOSSIER. Retour du Covid : faut-il accélérer la vaccination ?
Le nombre de nouveaux cas continue d’augmenter dans le pays, si bien que la question d’un retour en force de l’épidémie revient désormais régulièrement dans les discussions. Le ministre de la Santé Aurélien Rousseau a déjà plusieurs fois été interrogé à ce sujet depuis la rentrée. Alors que l’automne arrive, faut-il craindre un rebond trop important ?
L’heure n’est pas à la panique, ni même à l’inquiétude, mais à une forme de vigilance face au possible retour en force du coronavirus. Cet été, la circulation épidémique du Covid est repartie à la hausse, et la rentrée scolaire combinée à l’arrivée progressive des journées automnales font craindre une possible montée en flèche des contaminations en France dans les prochaines semaines.
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Nous sommes néanmoins encore loin des seuils inquiétants, souligne Santé publique France dans son dernier point de situation datant du 1er septembre. L’agence sanitaire note "un niveau d’incidence toujours faible", mais remarque que "l’augmentation [des cas, ndlr] se poursuit dans la plupart des régions", comme ce fut le cas quasiment tout au long des vacances d’été. Lors de la dernière semaine d’août ainsi, "le nombre de passages aux urgences pour suspicion de Covid-19 tous âges confondus est resté en hausse" à +23 % (contre +41 % la semaine précédente). L’incidence quant à elle est passée "de 18 à 24 cas confirmés en laboratoire pour 100 000 habitants (soit +33 %)", augmentant "dans toutes les classes d’âge".
Des chiffres qui restent très loin de ce que le pays a pu connaître au plus fort de l’épidémie, avec jusqu’à 4 000 cas pour 100 000 habitants, mais qu’il convient de prendre avec précaution tant les données sur lesquelles s’appuie le suivi épidémique du virus ont changé depuis le 1er juillet dernier. Pour le journaliste spécialisé Nicolas Berrod, cette faible incidence ne serait même "pas du tout représentative de la circulation réelle".
"Pas particulièrement inquiétant"
Pour autant, le ministre de la Santé Aurélien Rousseau, se veut encore rassurant. La semaine dernière, invité des "4 vérités" sur France 2, il estimait que ce rebond épidémique n’était "pas particulièrement inquiétant", tout en appelant à reprendre l’habitude d’adopter les gestes barrières, notamment face aux plus fragiles. "L’épidémie reprend, lentement, à faible intensité, mais avec deux variants que l’on suit, tout comme l’OMS", a-t-il encore noté dimanche au Grand Jury de RTL. Sur ces deux variants, l’un - surnommé Eris - "est un descendant direct des précédents variants qui ont dominé l’épidémiologie du Covid ces derniers mois, et est en train de dominer à son tour le paysage épidémiologique du Covid en Europe, mais il n’est pas associé à davantage de formes graves ou atypiques", explique l’épidémiologiste Antoine Flahault ; l’autre - le sous-variant BA.2.86 surnommé Pirola - "a émergé assez récemment" et "on ignore tout de ses capacités à se transmettre et à éventuellement dominer à son tour le paysage épidémiologique", tout comme on ignore aussi "sa virulence potentielle".
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En l’état néanmoins, pas question d’imposer le retour du port du masque obligatoire dans l’espace public, ou de durcir la campagne de vaccination à venir. "On se tient prêt à accélérer" en cas de flambée épidémique, nuance toutefois le nouveau ministre de la Santé, alors que la campagne doit commencer le 17 octobre, en même temps que celle de la grippe.
Pas d’alarmisme donc et une forme de statu quo sur les mesures de prévention. Les personnes testées positives ne sont pas contraintes de s’isoler, mais il leur est tout de même fortement recommandé de le faire, rappelle Santé publique France. Même chose pour le port du masque "notamment en présence de personnes âgées ou en cas de promiscuité dans les espaces fermés". Le lavage des mains et l’aération des lieux clos restent également importants dans la lutte contre la circulation du virus.
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