Moustique-tigre : "On utilise des substances nocives" pour les opérations de démoustication dénonce le député européen Benoît Biteau
Alors que les opérations de démoustication se multiplient, Benoit Biteau, député européen EELV et paysan agronome, se positionne contre cette méthode pour lutter contre le fléau du moustique-tigre et ses conséquences. Il a répondu aux questions de La Dépêche du Midi.
Vous avez exprimé à plusieurs reprises votre opposition aux opérations de démoustication. Pourquoi ?
Les opérations de démoustication utilisent un insecticide contenant un composé chimique appelé deltaméthrine, c’est une molécule très controversée. On utilise des substances hautement nocives, agressives et non sélectives, affectant, par exemple, tous les pollinisateurs tels que les abeilles. Elle présente également un risque significatif pour les écosystèmes aquatiques, mettant en péril la vie aquatique, qu’il s’agisse d’eau douce ou salée. Cela soulève de réelles préoccupations environnementales, et je pense qu’il est impératif de cesser l’utilisation de la deltaméthrine.
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Est-ce que l’utilisation de cette substance comporte également des risques pour la santé humaine ?
Il suffit de regarder notre passé dans les territoires d’Outre-mer. Nous avons utilisé des insecticides extrêmement toxiques comme la chlordécone, dont l’utilisation massive a eu des conséquences problématiques sur la santé des consommateurs. La deltaméthrine présente des similitudes à cet égard, et elle pose également un problème de santé publique.
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Existe-t-il d’autres alternatives pouvant remplacer la deltaméthrine ?
Je dirais que tout dépend de notre perspective. Si nous considérons les virus arbovirose (dengue, Zika…) comme des priorités sanitaires, nous devrions envisager des traitements préventifs pour éviter leur propagation. Il existe plusieurs alternatives, comme des pièges et des méthodes biologiques de lutte contre les larves, qui ciblent uniquement les moustiques sans affecter les autres espèces. Le problème réside souvent dans notre réactivité plutôt que dans notre anticipation. Le rôle de l’ARS est de protéger les citoyens, et cela devrait passer par des campagnes de sensibilisation. Nous ne devrions pas répondre à un problème de santé .
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