Les étudiants américains abandonnent le prieuré d'Ambialet sans explication
Installée depuis 15 ans au prieuré d’Ambialet, l’Université franciscaine américaine de Loretto plie bagage sans explication. Un litige sur les travaux dus par l’université - en guise de loyer - à l’association franciscaine albigeoise Mato Grosso, propriétaire du site, serait en cause.
C’est l’organisation surprise d’un vide maison, fin juillet, qui a alerté les habitants d’Ambialet. Les étudiants de l’Université franciscaine américaine, installée depuis 2008 au prieuré, ont ainsi signalé sans préavis leur départ imminent.
En ce début de semaine pourtant, sur le site jouxtant la petite église romane du prieuré, plusieurs véhicules stationnaient dans l’enceinte. Éric Sepich, directeur depuis 2019 de cette antenne de la maison mère, l’Université franciscaine de Loretto en Pensylvanie, était sur place. Il n’a pas souhaité s’exprimer. Pas plus que Gérard Cadars, le président de l’association franciscaine d’Albi Mato Grosso, propriétaire du bâtiment.
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Installée à Ambialet depuis 2008, l’Université franciscaine, en échange de la mise à disposition gracieuse du site, s’était engagée à y réaliser un certain nombre de travaux. Chaque été, des groupes de jeunes Américains venaient y réaliser des chantiers de restauration.
Travaux insuffisants ?
De son côté, en 2019, l’association Mato Grosso avait lancé une collecte de financement participatif pour la rénovation de la toiture du prieuré. Près de 70 000 euros récoltés avaient permis de réaliser une première tranche de travaux. Mais dernièrement, la présence de bâches sur le toit et de barrières pour protéger les visiteurs d’éventuelles chutes, témoignait de l’urgence des travaux restants.
Selon un ancien élu municipal, des contestations sur la qualité et la quantité des travaux, à la charge de l’occupant des lieux en échange d’un bail commercial gracieux de 60 ans, auraient donné lieu à une plainte. La raison du départ précipité des étudiants est-elle à chercher de ce côté ?
Personne, ni du côté d’Éric Sepich, ni de celui de Mato Grosso et pas d’avantage la responsable américaine du département étranger de l’université de Loretto, ne souhaite commenter ce départ précipité.
15 ans de présence
Depuis 15 ans, une trentaine d’étudiants américains passent un ou plusieurs semestres de leur cursus dans ce prestigieux site tarnais. Un programme d’enseignement à l’étranger, que l’Université de Loretto mettait en avant sur son site internet. Ce n’est plus le cas depuis lundi...
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Jointe au téléphone, une enseignante d’origine française, qui travaille depuis plus de 20 ans dans une université proche de celle Loretto, explique que "c’est difficile financièrement pour les nombreuses petites universités privées catholiques dans cette région des Etats-Unis. Deux viennent de fermer dans la ville de Buffalo. Il y a une baisse démographique importante et depuis la crise du Covid, c’est difficile d’attirer les jeunes, parce que de plus en plus, ils rejettent les études traditionnelles".
Aujourd’hui, en dehors des aboiements des chiens derrière les grilles du prieuré, aucun bruit ne sort d’un campus déserté par les étudiants. Un silence de mauvaise augure pour l’animation de la commune et les différents partenaires, comme l’Université Champollion d’Albi, avec lesquelles ces étudiants avaient de nombreuses interactions.
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