Bac : "Le niveau de langue est trop problématique..." Faut-il sanctionner les fautes d'orthographe en dehors des épreuves de français ?
Ce dimanche, le ministre de l'Education Pap Ndiaye a déclaré vouloir sanctionner plus sévèrement les fautes de français lors des épreuves du Bac, une décision contestée par les syndicats professoraux.
Les fautes d'orthographe pourraient coûter des points aux futurs bacheliers dans les années à venir. Au micro de Radio J, l'actuel ministre de l'Education nationale a fait part de sa volonté d'insérer des critères de français dans chaque épreuve du diplôme. Certains professeurs ont fait part de leur désaccord avec cette déclaration.
Le ministre Pape Ndiaye a exposé sa stratégie pour rehausser le niveau de langue "trop problématique" selon lui. Il a promis "un vaste chantier" de l'école primaire jusqu'au bac. Il souhaiterait commencer par sanctionner les fautes d'orthographe dans les copies, qu'importe sa qualité sur le fond.
La Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance a réalisé une enquête, mise en avant par le ministère de l'Education fin 2022, sur le niveau des élèves en français. Elle en a conclu que les élèves de CM2 feraient en moyenne neuf fautes d'orthographe de plus que ceux de 1987, soit 19,4 erreurs contre 10,7 sur une dictée composée de 67 mots et 16 signes de ponctuation.
Pape Ndiaye mentionne également d'autres "chantiers" à lancer, évoquant une "reconquête du mois de juin" à l'école. Cela passe par "redorer le troisième trimestre des élèves de terminale" terni par la nouvelle réforme du baccalauréat. Une annonce est attendue d'ici à quelques semaines, avec plusieurs solutions comme le décalage des épreuves de spécialités ou la modification des coefficients.
Pas la bonne solution pour le corps enseignant
Cette annonce a du mal à passer du côté du Syndicat national des enseignements de second degré (SNES-FSU), premier syndicat en France des personnels enseignants. Franceinfo relaie les critiques de la secrétaire générale du Snes-FSU, Sophie Venetitay, qui estime que cette déclaration est "complètement illusoire". Selon elle, la stratégie de Pape Ndiaye ne permettra pas de réhausser le niveau de français dans le milieu scolaire mais que cela nécessite du "temps et des moyens" en matière de formation des enseignants. Elle pointe du doigt un manque de candidats au concours de recrutement des professeurs de français cette année.
Clémence Guetté, députée LFI du Val-de-Marne invitée sur le plateau de Telematin ce lundi, rejoint le constat du syndicat. Elle explique notamment que "le niveau de formation doit être rehaussé" et que "mettre des mauvaises notes" n'est pas la meilleure solution.
J'ai déjà un compte
Je me connecteVous souhaitez suivre ce fil de discussion ?
Suivre ce filSouhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?