Soudan : face aux violences meurtrières, des pays évacuent leurs ressortissants, la France transporte 200 personnes à Djibouti
De nombreux pays occidentaux ont évacué leurs ressortissants du Soudan où une guerre civile meurtrière fait rage depuis plusieurs jours. Deux avions militaires français transportant 200 personnes de différentes nationalités ont atterri à Djibouti.
Les combats meurtriers qui font rage depuis plus d'une semaine au Soudan ont contraint plusieurs capitales européennes et Washington à évacuer leurs ressortissants ou leur personnel diplomatique. Ce dimanche 23 avril encore, tirs et explosions ont encore secoué Khartoum, selon des témoins. Les violences, principalement dans la capitale et au Darfour, dans l'ouest, ont fait selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) plus de 420 morts et 3 700 blessés.
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Deux avions militaires français transportant 200 personnes de différentes nationalités ont atterri à Djibouti. L'Allemagne et l'Italie ont chacune évacué respectivement quelque 100 et 300 personnes du Soudan. L'Egypte, grand voisin du nord, a quant à elle annoncé l'évacuation "par voie terrestre de 436 ressortissants".
Les violences ont déplacé des dizaines de milliers de personnes vers d'autres Etats du Soudan, ou vers le Tchad et l'Egypte. Le pape François a appelé au "dialogue" face à la "grave" situation dans le pays, où, depuis le 15 avril, les deux généraux au pouvoir depuis leur putsch de 2021 se sont lancés dans une guerre sans merci.
Le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont annoncé l'évacuation de leurs diplomates, avec leurs familles, quand la Turquie et d'autres pays ont indiqué qu'ils allaient tenter d'évacuer leurs ressortissants.
Un déploiement américain dans la région"si nécessaire"
L'armée américaine "restera déployée à Djibouti pour protéger le personnel des Etats-Unis et d'autres personnes jusqu'à ce que la situation en matière de sécurité ne nécessite plus leur présence", a déclaré Joe Biden dans une lettre adressée dimanche soir au "speaker" de la Chambre des représentants. Le président américain a également fait savoir que "des forces supplémentaires sont prêtes à (être) déployées dans la région si nécessaire".
L'Agence américaine de développement (USAID) et le ministère irlandais des Affaires étrangères ont en outre chacun annoncé dans des communiqués séparés le déploiement d'une équipe d'intervention d'urgence.
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a lui déclaré dimanche sur Twitter avoir "temporairement suspendu les opérations canadiennes au Soudan". "Nos diplomates sont en sécurité - ils ont été rapatriés et travaillent de l'extérieur du pays", a-t-il précisé.
Le conflit a éclaté le 15 avril entre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du Soudan, et son adjoint devenu rival, le général Mohamed Hamdane Daglo, qui commande les très redoutés paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR). Les deux généraux avaient pris le pouvoir avec un putsch en 2021 qui a brutalement interrompu la transition démocratique lancée à la chute du dictateur Omar el-Béchir en 2019. Mais ils se sont divisés sur la question de l'intégration des FSR aux troupes régulières, après des mois de négociations politiques sous égide internationale.
Alors que les deux camps se livrent aussi à une guerre de l'information, il est impossible de savoir qui contrôle les institutions du pays ou les aéroports et dans quel état ils se trouvent après avoir été le théâtre de violents combats.
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