Des spéléologues lotois en expédition en Patagonie découvrent et explorent des cavités sur une île sauvage
Quatre Lotois sont de retour d’une expédition en Patagonie sur une terre calcaire qu’ils ne sont pas près d’oublier dont ils ont été les premiers à fouler les profondeurs de cavités exceptionnelles.
Ultima Patagonia : sous ce nom évocateur d’une expédition exaltante en terre presque inconnue, sauvage et parfois hostile, quatre spéléologues lotois ont participé à cette aventure dont ils reviennent la tête remplie de souvenirs merveilleux vécus au cœur des îles calcaires et des glaciers de la Patagonie chilienne.
Ceci en parfaite autonomie pour explorer des cavités souterraines dans lesquelles l’homme ne s’était encore jamais aventuré. Explorer donc découvrir, identifier répertorier et décrire toutes les caractéristiques physiques, techniques et géologiques des lieux.
Une équipe de cinéma dans le groupe d'exploration
Les Lotois Joël Trémoulet, Alexandre Andrieu, Christine Magot et Florian Chenu, qui ont maintes fois démontré leurs capacités techniques et leur savoir-faire dans des conditions extrêmes, se sont intégrés au sein d’un groupe composé de 46 membres dont 33 spéléologues, 12 scientifiques, 7 plongeurs et 6 opérateurs d’une équipe cinéma et un réalisateur.
En effet, à la fin de l’expédition en cours, un film doit être réalisé, monté et présenté au grand public sur la chaîne Arte. Un camp de base a été dressé au nord de l’île de Madre de Dios, dans une crique au fond d’un bras de mer baptisé le seno Egg.
Des conditions climatiques très difficiles en surface
C’est principalement sur cette île que les quatre Lotois ont eue à conduire une mission très particulière du 17 janvier au 17 février. Un mois très intense avec déjà, en termes de première difficulté, une durée de navigation de 24 heures éprouvantes pour y parvenir. Bienvenue en terre magique, mais aussi hostile : Madre de Dios.
« Les conditions climatiques ont démontré à notre équipe que l’expédition était plus difficile à vivre et à subir à la surface que sous terre » commentent tour à tour Joël Trémoulet et Alexandre Andrieu.
« La terre la plus arrosée du globe »
« Centre Terre créée dans les années 80 a lancé des grandes expéditions avec des grands noms de la spéléologie et c’est maintenant en Patagonie que se concentrent ces belles aventures sous la coordination de Bernard Tourte et Natalia Morata. Cette terre la plus au sud de la planète comprend les calcaires les plus intéressants. Côté pacifique, c’est la terre la plus arrosée du globe. Il tombe à peu près tous les mois l’équivalent de la pluviométrie mensuelle dans le Lot. Là-bas, nous avons trouvé des calcaires très particuliers. Lorsqu’il y a des calcaires et de l’eau, généralement c’est qu’on est en présence de grottes » explique Joël Trémoulet.
« L’île de Madre de Dios n’a pas connu d’habitations pérennes dans son histoire. Elle est très vierge et très peu documentée. Elle n’est pas cartographiée. Tout, sur ce territoire, est extrêmement sauvage. Cette île est très accidentée par la nature de son calcaire très érodé et agressif. Cela a rendu l’exploration difficile mais passionnante » complète Alexandre Andrieu. Parmi les objectifs définis par Centre Terre, les Lotois ont joué un rôle clé.
L'expédition suivie par les scolaires en visio
L’expédition a débuté le 16 janvier 2023 et s’achèvera le 16 mars prochain. Les Lotois sont rentrés mais l’aventure continue pour d’autres spéléologues. Elle se poursuit donc encore. Elle peut, entre autres sources, être suivie sur le site wwwcentre-terre.fr
D’autre part, Dans le cadre du partenariat avec le rectorat de l’académie de Toulouse, la prochaine visioconférence avec les classes qui suivent l’expédition se tiendra le 7 mars.
Le repérage et l'exploration de cavités majeures
Outre l’étude de l’évolution du glacier soumis au réchauffement climatique, des prélèvements effectués par des scientifiques et les images réalisées pour les besoins du film, les Lotois se sont distingués des autres spécialistes.
« Nous devions repérer des cavités majeures et les explorer. Nous avons réussi à en relever environ une cinquantaine. Notre équipe a procédé à de l’exploration au sens pur. Quand nous découvrons une grotte, nous dessinons son plan et procédons à des relevés. Nous photographions, filmons et rédigeons un compte rendu précis et nous obtenons des vues des cavités et des grottes en trois dimensions » détaille Alexandre Andrieu.
En descendant jusqu’à 250 mètres, les Lotois étaient tout proches du niveau de la mer. D’autres experts ont pris le relais de cette descente qui doit permettre une jonction avec d’autres galeries, en plongée, dans les profondeurs d’un monde encore inexploré et forcément fascinant.
J'ai déjà un compte
Je me connecteVous souhaitez suivre ce fil de discussion ?
Suivre ce filSouhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?