Covid-19 : faut-il craindre l'apparition de nouveaux variants avec la fin des mesures de restrictions en Chine ?
La fin du "Zéro Covid" en Chine a provoqué une véritable cascade de contaminations dans le pays. Les chercheurs craignent que cette libre circulation du virus ne conduise à l'émergence d'un nouveau variant du SARS-CoV-2 plus contagieux ou plus dangereux.
La Chine deviendra-t-elle le berceau d’un nouveau variant sévère du Covid-19, elle qui laisse désormais circuler le virus à travers sa population de 1,4 milliard d’habitants ? La fin brutale de la politique du "Zéro Covid" et ses nombreuses mesures de restriction en Chine laisse planer le doute chez de nombreux épidémiologistes.
Depuis le début de cette pandémie, les chercheurs ont démontré à maintes reprises que l’apparition de nouvelles souches du virus, parfois plus contagieuses et plus dangereuses, était intimement liée à la libre circulation du SARS-CoV-2 sur un territoire. Alors qu’il se propage, le virus subit des modifications la plupart du temps infimes de son génome, mais pouvant avoir une incidence directe sur ses propriétés. En somme, plus la circulation virale est importante, plus ces modifications sont démultipliées.
Covid-19 en Chine: "Il va y avoir, possiblement, l'émergence de variants plus transmissibles", selon l'épidémiologiste Antoine Flahault pic.twitter.com/cPoTGjFcoY
— BFMTV (@BFMTV) December 22, 2022
La Chine, qui affiche une hausse exponentielle des infections, pourrait donc devenir une véritable fabrique à sous-variants. Ce constat est d’ores et déjà dressé par les autorités chinoises : "Plus de 130 nouveaux sous-lignages du variant Omicron ont été détectés en Chine au cours des trois derniers mois", a détaillé cette semaine Xu Wenbo, le chef de l’institut de contrôle des virus au Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies.
Une « soupe » de sous-variants
BA.5.2 et BF.7 restent les principales souches d’Omicron détectées en Chine, a déclaré Xu Wenbo, ajoutant que les différents sous-lignages vont probablement co-circuler.
Antoine Flahault, épidémiologiste et directeur de l’Institut de Santé globale à l’université de Genève, parle de son côté d’une véritable "soupe" de souches nouvelles. Et si aucune d’entre elles ne semble pour l’heure provoquer de "symptômes plus graves", les chercheurs craignent tout de même que le virus, sous ses formes nouvelles, ne trouve un nouveau souffle.
"Tous les variants, lorsqu’ils sont plus transmissibles […] représentent définitivement des menaces, car ils peuvent provoquer de nouvelles vagues", précise le professeur Antoine Flahault.
1/8 - “China will remove quarantine requirements for inbound travellers from January 8 as the country dismantles the remnants of a #ZeroCovid regime that closed it off from the rest of the world for almost three years.”https://t.co/Vr3moEugpF
— Antoine FLAHAULT (@FLAHAULT) December 26, 2022
Les chercheurs estiment qu'il sera d'autant plus important d'observer minutieusement l'évolution de la situation sanitaire en Chine. Les autorités chinoises ont pourtant annoncé qu'elles allaient cesser de communiquer les chiffres liés à la pandémie de Covid-19 sur son territoire : "Les informations en provenance de Chine depuis le 7 décembre sont peu fiables, parcellaires, décrit par ailleurs Antoine Flahault. L’une des raisons de vouloir tester et séquencer les virus identifiés auprès des voyageurs venant de Chine serait d’améliorer nos renseignements à ce sujet".
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