Procès du crash du vol Rio-Paris : "On perd le contrôle !", les dernières minutes du vol AF447
Airbus et Air France sont attendus sur le banc des prévenus ce lundi 10 octobre, 13 ans après la catastrophe du vol Rio-Paris qui avait coûté la vie à 228 personnes.
Le 31 mai 2009, l’Airbus A330-203 d’Air France, immatriculé F-GZCP, décolle de Rio de Janeiro pour Paris. Il est 22 h 29 en temps universel. Au bout de trois heures de vol, l’avion survole l’Atlantique à une altitude d’environ 10 700 mètres. Un dernier contact avec un contrôleur brésilien est établi à 1 h 35.
À 2 heures, alors que l’avion se trouve dans la zone de turbulence du « pot au noir », le commandant de bord de 58 ans, aux manettes depuis le décollage, réveille le second copilote de 37 ans qui doit le relever. Le premier copilote, âgé de 32 ans, briefe le nouvel arrivé. L’avion prend un léger virage à gauche et se détourne de 12° de la route initiale pour éviter le mauvais temps. Il ralentit un peu.
À 2 h 10, le pilote automatique se désengage : « J’ai les commandes », annonce le premier copilote, qui prend les commandes manuelles. C’est le moment où les sondes Pitot givrent : les pilotes n’ont plus d’indications fiables concernant la vitesse de l’appareil.
"Je ne sais pas ce qui se passe"
Quelques secondes plus tard, l’alarme de décrochage « STALL » retentit, car l’avion est trop cabré. L’alarme d’écart d’altitude « CChord » sonnera aussi de longues secondes. L’avion continue de grimper jusqu’à 2 100 mètres par minute, il est secoué par des roulis. Les moteurs sont poussés au maximum. Après avoir atteint 11 600 mètres d’altitude, l’aéronef se met à redescendre peu après 2 h 11 : il commence à décrocher, ce qui signifie que les ailes de l’avion ne sont plus portées par l’air.
Alerté, le commandant de bord arrive environ 40 secondes plus tard. « Je ne sais pas ce qui se passe », « on perd le contrôle de l’avion ! », lui disent les deux hommes.
L’Airbus est alors à 10 800 mètres, son altitude est en rapide diminution avec une inclinaison à droite. Les enregistrements s’arrêtent à 2 heures 14 minutes 28 secondes, soit 4 minutes 30 après le givrage des sondes. Les dernières valeurs montrent un avion chutant à la vitesse de 3 300 mètres par minute.
J'ai déjà un compte
Je me connecteVous souhaitez suivre ce fil de discussion ?
Suivre ce filSouhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?