Procès du drame de Millas : c'est quoi le syndrome du "cœur brisé" dont serait atteinte la conductrice du bus ?
Au cours du procès du drame de Millas qui a coûté la vie à 6 collégiens en 2017, la conductrice du bus a fait un infarctus. Elle a été admise en soins intensifs le samedi 24 septembre. Son avocat a révélé qu'il s'agissait d'un "syndrome de tako-tsubo". De quoi s'agit-il ?
Elle s'est effondrée alors qu'elle était à la barre. Au tribunal de Marseille, le 22 septembre, Nadine Oliveira, la conductrice du bus à l'origine du drame de Millas aurait fait un infarctus, selon avocat, alors qu'elle devait donner des explications sur ce qu'elle avait vu ou pas avant la collision avec le TER, à dix jours de Noël en 2017. Six collégiens étaient morts dans l'accident.
A lire aussi : Drame de Millas : la conductrice en soins intensifs après un infarctus dû "au syndrome du cœur brisé", selon son avocat
Affirmant que sa cliente a été admise en soins intensifs, l'un de ses avocats, cité par France Bleu, évoque "un syndrome de tako-tsubo" communément appelé "syndrome du cœur brisé". "Sous l'effet d'une émotion intense, le cœur a eu une défaillance" justifie-t-il, en fustigeant "l'acharnement" des avocats des parties civiles "digne d'une torture du Moyen-âge".
Syndrome du cœur brisé ou Tako-tsubo
Au-delà de son aspect métaphorique, le "syndrome du cœur brisé" est associé à la "cardiopathie du stress" selon Sciences et Avenir. Il s'agit, en d'autres termes, d'une maladie cardiaque souvent provoquée par des chocs émotionnels négatifs comme la perte d'un être cher, une rupture amoureuse ou encore du stress relationnel.
De son vrai nom médical "tako-tsubo", ce terme désigne, en japonais, un piège à poulpe... auquel ressemble le ventricule gauche du cœur humain. "Si le tako-tsubo n'est pas directement fatal" admet le magazine scientifique, il est à surveiller de près. La contraction anormale du cœur, engendrée par le stress, perturbe le rythme du cœur, qui peut, lui, entraîner un arrêt cardiaque. Le "syndrome du cœur brisé" nécessite une hospitalisation en urgence ainsi qu'une rééducation cardiovasculaire et un suivi cardiologique régulier.
Qui peut être touché par ce symptôme ?
Les femmes de plus de 50 ans sont les plus exposées. Plus particulièrement celles qui sont ménopausées et "dont la chute du taux sanguin d'estradiol est importante", selon le site Passeport santé. Elles représentent 80% des cas, sans que l'on sache réellement pourquoi.
Dans 42% des cas observés, le patient possède des antécédents de maladie psychiatrique comme la dépression ou de l'anxiété. "Et davantage lorsqu'on a déjà subi un tako-tsubo", précise Antoine Sauguet pour Sciences et Avenir.
Le tako-tsubo, un mal-être post-pandémie ?
D'après une étude menée par la Cleveland Clinic Lerner College of Medecine, l'apparition de la Covid-19 serait à l'origine d'une hausse de cas de tako-tsubo qui a multiplié par 4,8. Entre isolement, télétravail et repli sur soi, la période de confinement et de pandémie n'aident pas. À noter que, chaque année, 1400 cas de tako-tsubo sont recensés en France.
A lire aussi : ENTRETIEN. Drame de Millas : dispositifs lumineux, signalisation… "Il ne faut pas se contenter d'une barrière au passage à niveau"
Le procès doit reprendre ce lundi 26 septembre mais, selon l'avocat, sa cliente "doit passer un troisième scanner à l'hôpital nord de Marseille" le jour même.
J'ai déjà un compte
Je me connecteVous souhaitez suivre ce fil de discussion ?
Suivre ce filSouhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?