VIDEO. Aude : un an après le terrible épisode de sécheresse, retour à Durban-Corbières
À Durban-Corbières, au cœur de ce territoire particulièrement fragile, régulièrement privé d'eau, demeure le souvenir amer des restrictions de l'été 2021. De la fin juillet au début septembre, des camions-citernes avaient effectué une trentaine de rotations pour alimenter la commune, dont la population augmente fortement durant l'été. L'eau était coupée une partie de la journée. Depuis, des efforts importants ont été consentis et Durban pourrait éviter le naufrage de l'été dernier.
Un mince filet d’eau au milieu des rochers et des roseaux : la Berre, torrent qui traverse Durban-Corblères, est à sec, en ces derniers jours de juin. Les Corbières sont fragiles, du point de vue de la ressource en eau, mais c’est l’ensemble du département, tous territoires confondus, qui « est aujourd’hui dans une situation préoccupante », confie Nathalie Clarenc, directrice adjointe de la Direction départementale des territoires et de la Mer DDTM 11, qui a présidé une première cellule de crise jeudi dernier.
Hélène, la bibliothécaire de la petite commune audoise, a déjà pris son parti du manque d’eau prévisible : « Je me suis privée de fleurs cette année, confie-t-elle. Et plus particulièrement des hortensias, trop gourmands en eau. Pas de fleurs, juste les poils de chats, en fait ».Son papa, infatigable jardinier, a pris l’option inverse : « Son jardin est truffé de récupérateurs d’eau. Il stocke toute l’année, pour avoir de l’eau en été », reprend Hélène, tandis que Danièle, venue emprunter quelques livres, confirme l’inquiétude qui règne à Durban : « Nous faisons attention, mais toute l’année, explique-t-elle. Les douches, plus courtes. Fermer les robinets quand on se lave les mains. »
Le souvenir glaçant de l’été 2021
Un peu plus loin, au cœur du village, le bar-restaurant Prano rassemble les premiers touristes et les habitants de la commune. Alexis, le patron, et son père, Dominique, qui ont fondé l’établissement en 1989, n’aiment pas trop se souvenir de l’été dernier : « C’était la galère », résume le père.« L’équivalent d’une fermeture », ajoute le fils. Des coupures d’eau durant la nuit, et une grande partie de la journée, de 14 heures à 18 heures, faute d’eau. Le Prano était en première ligne, avec le camping, très fréquenté durant ces vacances 2021. « Nous n’avions jamais vu autant de monde, reconnaît Alain Laborde, le maire de la commune. En été, la population du village augmente fortement, de 650 à plus de 1 000 habitants.»
Un ballet de camions-citernes
Durant l’été dernier, le village avait finalement dû être alimenté par des camions-citernes : « Trente voyages au total, reprend Alain Laborde. La situation était catastrophique, à cause de la sécheresse, mais aussi de fuites importantes sur le réseau ».La commune perdait ainsi 100 m3 d’eau par jour. Depuis, les fuites ont été réparées. Et si la Berre est à sec, la source principale qui alimente la commune, de son côté, conserve un fort débit, grâce à de bonnes précipitations ce printemps.« Je pense que ça va passer cet été », affirment d’une même voix Alain Laborde et Alexis Prano. Mauvais présage ou espièglerie du destin : une canalisation a cassé voici quelques jours, sur la rue principale. Mais elle a été rapidement réparée, bien sûr.
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