Affaire Damien Abad : pourquoi le ministre pourrait démissionner et pourquoi il pourrait rester en poste
Accusé de viol par deux femmes, le nouveau ministre des Solidarités aimante les regards, certaines voix appelant à sa démission. La Dépêche recense les arguments qui plaident pour un retrait et ceux qui pourraient l'inciter à rester à sa place.
Le nouveau ministre des Solidarités Damien Abad est accusé de viols par deux femmes pour des faits présumés datant de 2010 et 2011. Des accusations révélées par "Médiapart" samedi 21 mai et que le ministre réfute. Alors que le premier conseil des ministres d'Elisabeth Borne a lieu ce lundi, on vous dit pourquoi Damien Abad pourrait démissionner, et pourquoi il pourrait rester à son poste.
Pourquoi il pourrait démissionner
La polémique prend de l'ampleur et de la place dans l'actualité politique
Les révélations de Médiapart, samedi 21 mai, sur les accusations visant le nouveau ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapés ont occupé l'actualité de ce week-end. Damien Abad a réfuté les faits auprès de nos confrères et dès le lendemain dans un communiqué, indiquant qu'il "conteste avec la plus grande force" les accusations le visant. Et ce lundi, le sujet tend à éclipser l'actualité politique forte de la journée : le premier conseil des ministres d'Elisabeth Borne. Celle-ci a d'ailleurs déclaré, dimanche 22 mai, lors d'un déplacement dans le Calvados : "Bien évidemment, je n’étais pas au courant. Je vais être très claire : sur tous ces sujets de harcèlement, d’agressions sexuelles, il ne peut y avoir aucune impunité." Ajoutant : "Je peux vous assurer que s’il y a de nouveaux éléments, si la justice est à nouveau saisie, on tirera toutes les conséquences de cette décision", rapporte le Huffington Post.
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Selon RTL, cette polémique embarrasse l'exécutif. Selon un cadre de la majorité cité par nos confrères : "Ça va pas bien se passer". Selon un autre, "c'est très gênant, surtout après Peyrat". Pour rappel, Jérôme Peyrat, candidat LREM, s'est retiré de la course aux législatives la semaine dernière en raison de sa condamnation pour des violences contre une ex-compagne, rappelle RTL.
D'autres ministres se sont retirées ou ont démissionné
En février 2020, l'ancien porte-parole du gouvernement et candidat à la mairie de Paris Benjamin Griveaux annonce son retrait de la campagne après la diffusion sur les réseaux sociaux de vidéos à caractère sexuelle envoyées à une jeune femme.
Le ministre de la Transition écologique François de Rugy avait également démissionné en juillet 2019 après une polémique sur des dépenses excessives pointées par Médiapart : dîners fastueux, réfection de son appartement de fonction pour plusieurs dizaines de milliers d'euros ou encore la location d'un appartement à Nantes à tarif préférentiel. Le ministre avait, à l'époque, estimé être victime "d'un lynchage médiatique".
Pourquoi il pourrait rester
Il n'est pas mis en examen
En mars 2017, Emmanuel Macron avait assuré que, au nom de "la dignité de la vie publique", "un ministre doit quitter le gouvernement lorsqu’il est mis en examen". Or en l'état, Damien Abad ne fait pour l'instant l'objet d'aucune mise en examen concernant ces deux accusations de viols. Selon Franceinfo, le parquet de Paris "étudie les faits" avant l'ouverture potentielle d'une enquête.
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La jurisprudence Darmanin
Gérald Darmanin, visé par une plainte pour viol déposé en 2017, n'a pas démissionné de ses fonctions de ministre de l'Action et des Comptes publics qu'il a occupées de 2017 à 2020, ni de celles de ministre de l'Intérieur pour lesquelles il a été nommé en juillet 2020. Une enquête ouverte en janvier 2018 a été classée pour "absence d'infraction", rappelle Ouest-France.
Une nouvelle plainte a été déposée par la victime présumée en mars de la même année pour "abus de confiance, extorsion de consentement sexuel, escroquerie au consentement sexuel, viol, harcèlement sexuel". À l'été 2018, un non-lieu a été déclaré. Mais en juin 2020, la Cour d'appel de Paris ordonne une reprise des investigations. Au mois de décembre suivant, le ministre de l'Intérieur est placé sous le statut de témoin assisté. À l'issue de la fin des investigations, en septembre 2021, il n'est pas mis en examen. En janvier dernier, le parquet de Paris a requis un non-lieu.
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