Montée de l'islamisme: "Si on répète à un jeune que la France est méchante, il devient fou"
L'hommage aux victimes du tueur au scooter, le 19 mars 2012, a été accompagné dix ans après par l'organisation d'une table ronde à la Halle aux grains de Toulouse. Étaient présents ce dimanche, l'essayiste Caroline Fourest, l'autrice Rachel Khan, le politologue Dominique Reynié, l'ancien Premier ministre Manuel Valls, le sociologue Bernard Rougier, la spécialiste de l'idéologie islamiste Anne-Clémentine Larroque...
Les crimes antisémites du 19 mars 2012 à Toulouse n’ont pas été l’électrochoc attendu pour les lanceurs d’alerte qui ont tiré le signal d’alarme dès le début des années 2000 en France. Il a fallu attendre les attentats de 2015 pour comprendre à quel point ceux qui nous gouvernent avaient fait fausse route en défendant la théorie du « loup solitaire » à l’époque des sept meurtres commis par « le tueur au scooter ». C’est ce qu’affirme Caroline Fourest, spécialiste de ces questions, qui se souvient d’avoir vu des « militants islamistes main dans la main avec des militants d’extrême gauche », lors d’une conférence sur l’antiracisme en Afrique du Sud en 2001.
Déjà, elle dénonçait « l’amalgame antisémitisme antisionisme », dans un contexte de deuxième intifada. Ce dimanche, lors de la table ronde sur la défense des valeurs de la République, elle a évoqué le « déni » d’une partie de cette gauche dont elle est issue, une gauche tétanisée par la « peur de condamner… par peur de faire monter l’extrême droite ».
Pour autant, le politologue Dominique Reynié prétend aujourd’hui que la France n’est toujours « pas en mesure de commencer à lutter vraiment contre l’antisémitisme » à l’heure où les « islamistes recrutent sur TikTok et pas dans la rue ».
Dans leur collimateur, une jeunesse touchée par « l’idéologie victimaire » dénoncée par l’avocat Richard Malka. « Si on répète à un jeune que la France est méchante, que ce qu’il vit est injuste, que la France ne l’aime pas ; il devient fou. »
Mais y aura-t-il assez de chercheurs à l’avenir pour étudier ce phénomène ? Le sociologue Bernard Rougier s’interroge, tant ceux qui veulent travailler sur ces questions sont aujourd’hui « disqualifiés », selon lui. Résultat, «le monde académique ne prend plus le temps d'écouter les prêches, de savoir ce qui se dit dans les quartiers...» Et pourtant, « face au terrorisme, c’est l’unité de la nation qui prime avant tout », insiste l’ancien Premier ministre Manuel Valls.
Pas vraiment ce que constate Caroline Fourest, inquiète de voir la montée des propos antisémites chez les Gilets jaunes, les antivax et les pro Russes dans le conflit qui oppose Poutine à l’Ukraine.
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