Toulouse : au Mirail, la BAC ne s’arrête jamais, même la nuit
La nuit, quinze policiers de la brigade anticriminalité de la rive gauche circulent dans Toulouse. Ces fonctionnaires sont confrontés à une autre délinquance, parfois violente.
La nuit est tombée sur Bagatelle, à Toulouse. Un véhicule banalisé s’arrête à cinquante mètres de la rue de la Gironde. Deux policiers habillés en noir, casquettes vissées sur la tête, descendent. Ils foncent en courant vers un quartier populaire gangrené par le trafic de produits stupéfiants. Sur place R.et K. contrôlent un groupe d’individus qui traînent en bas d’un immeuble. Depuis les balcons, des habitants jettent des projectiles. « Attention aux pierres », lance un des quinze équipiers de la BAC nuit de la rive gauche. Après avoir fouillé ces jeunes hommes, les fonctionnaires de la brigade anticriminalité repartent.
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Au volant de leur voiture de police, B.manœuvre rapidement et accélère pour éviter d’être pris au piège. En cas de soucis, ils transportent des armes lourdes sur les sièges arrière. Notamment un fusil à pompe, des grenades et une mitraillette. Ce quadragénaire est policier depuis quatre ans. Avant cette reconversion, il gérait une pizzeria.« Je voulais une autre vie. Aujourd’hui je me sens beaucoup plus utile qu’avant. Surtout lorsque l’on aide des victimes de violences ou de vols. Et l’adrénaline aussi ça me plaît », assure ce colosse.
Ils regardent tout
Avec ses coéquipiers R. et K., ils travaillent de 21 heures à 5 heures du matin et sont moins confrontés au trafic de drogue que certaines unités toulousaines.« La nuit, ça vend peu. Par contre, nous avons beaucoup d’autres problématiques. Le vol, les violences, les émeutes etc. On ne s’ennuie jamais », sourit R.
Le trio reprend la route en direction du Stadium de Toulouse et fait le tour des parkings. « Ce soir il y a un match, donc on vérifie que les voitures des supporters n’ont pas été attaquées par des voleurs », explique-t-il, lampe torche à la main. Ces policiers ont l’œil pour relever le moindre comportement suspect.« Pendant que l’un conduit, les autres regardent dans d’autres directions. Nous sommes synchronisés », confie K.
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Arrivés à hauteur de la clinique Ambroise-Paré, dans le secteur des Arènes, ils interpellent un homme qui zigzague sur la voie avec son scooter. R. et K. lui posent des questions qui paraissent banales mais elles ne le sont pas. Ils ont remarqué que cet individu d’une trentaine d’années était recherché pour exécuter une peine de prison. Il feint l’innocence mais termine sa soirée en garde à vue.
Tout se passe calmement, sans violence.« Maintenant, place à l’administratif. Cela nous prend énormément de temps. Je préfère le terrain », assure R. déjà prêt à repartir.
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