Toulouse : pourquoi la mosquée du Mirail n’est-elle toujours pas ouverte ?
À l’origine, le lieu de culte entièrement financé parles fidèles devait ouvrir en 2017, après des travaux démarrés deux ans auparavant. Mais la communauté attend toujours.
Un bâtiment flambant neuf, à l’architecture résolument moderne… Vue de l’extérieur, la grande mosquée du Mirail, sur la place Edouard Bouillières, a toutes les apparences d’un lieu de culte fonctionnel. Mais voilà, si les travaux sont achevés depuis plusieurs mois, les fidèles de la communauté musulmane toulousaine ne peuvent toujours pas s’y rendre. Ce qui suscite une certaine impatience. « Nous ne comprenons pas que les responsables de la mosquée annoncent qu’elle est finie, mais qu’un problème administratif retarde encore le passage de la Commission départementale de sécurité qui doit autoriser l’ouverture », souligne un donateur qui a participé au financement de la bâtisse.
Financée par les fidèles
En fait d’autorisation, la mairie de Toulouse rappelle le contexte. « Lors d’une visite d’accompagnement du chantier, il a été constaté que des travaux réalisés n’étaient pas conformes au permis de construire délivré, assure-t-on au Capitole. L’architecte en charge du chantier en est convenu et a déposé un dossier de permis de construire modificatif qui est aujourd’hui en cours d’instruction. La visite de la commission de sécurité, constituée, pour les lieux de culte, de la préfecture, des pompiers, de la police nationale et de la mairie, sera donc programmée dès lors que le permis sera délivré. »
Sauf que les délais risquent de s’allonger et que le temps finit par être long. « Cette mosquée est une aspiration qui date des années 70 et elle est le fruit d’efforts pharaoniques de tant de générations, confie un fidèle. Elle devait ouvrir en 2017 mais son indisponibilité se prolonge encore et les autres mosquées toulousaines croulent sous la pression due à la rareté des lieux de culte dans l’agglomération et le grand nombre sans cesse croissant de fidèles… Les musulmans de France ne seraient-ils pas des citoyens comme les autres » ? Certains se posent même la question d’un « excès de zèle administratif, une prudence exagérée ou une sévérité exceptionnelle, voire des carences organisationnelles de la part de l‘administration ».
Sept ans de travaux
Pour comprendre cette exaspération, il faut dire que le chantier de la mosquée a débuté en janvier 2015 avec un budget entièrement bouclé de 4 millions d’euros totalement financés par les fidèles de confession musulmane. « Aucun financement étranger, seulement depuis 30 ans, les efforts d’une poignée d’hommes et de femmes totalement dévoués et sacrifiant jusqu’à leurs bijoux personnels », se plaît à rappeler l’imam Mamadou Daffé, le président de l’association cultuelle et culturelle islamique en France (ACCIF) qui a porté le projet et réussi à réunir les 4 millions d’euros nécessaires. Pour la communauté il y a urgence et les autorités ne doivent plus tarder à donner leur feu vert. « D’autant que c’est une Mosquée 100 % Made In France, et Toulouse peut en être fière ! »
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