Cannibale des Pyrénées : à Toulouse, les fugueurs de l'hôpital Marchant avaient obtenu une permission de sortie
Les deux patients au profil dangereux partis de l’hôpital psychiatrique Marchant, à Toulouse, bénéficiaient d’une permission de sortie. L’un d’eux avait agressé une riveraine.
Comment expliquer la fuite, à quatre jours d’intervalle, de deux patients au profil dangereux, internés à l’hôpital psychiatrique Marchant à Toulouse ? Le plus simplement du monde... par la grande porte. Selon nos informations, les deux hommes qui ont quitté l’hôpital psychiatrique Gérard-Marchant, mercredi 19 janvier et dimanche 23 janvier dernier, avant d’être retrouvés, ont bénéficié d’une permission de sortie. Une autorisation en bonne et due forme, qui n’a rien d’étonnant en milieu psychiatrique.
Ces deux individus au profil dangereux, tous deux impliqués dans de sordides affaires de meurtre devaient revenir à une heure fixe au sein de l’établissement de la route d’Espagne, à Toulouse. Mais c’est en constatant leur absence que l’administration a donc logiquement donné l’alerte.
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Mercredi 19 janvier, Jérémy Rimbaud, avait profité de ses quelques heures de liberté pour agresser violemment une riveraine, en plein centre-ville de Toulouse, avant d’être interpellé par la Bac. Cet ancien militaire avait été déclaré pénalement irresponsable après des actes de cannibalisme sur un nonagénaire, en 2013.
Troubles schizophréniques
Quant au second patient, sa fugue a duré moins longtemps. Parti dimanche en fin d’après-midi, cet homme de 48 ans, poursuivi en 2010 dans une affaire de tentative d’égorgement d’un homosexuel, a été ramené par les policiers de la Bac, quatre heures plus tard. Il était ivre. Le lendemain, après un bref épisode de décompensation, il a fracassé le mobilier de sa chambre. Ces deux patients sont traités pour des troubles schizophréniques.
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Jérémy Rimbaud devrait rejoindre l’unité pour malades difficiles (UMD), d’Albi. Selon le syndicat CGT du centre hospitalier Gérard-Marchant, 40 patients irresponsables pénaux sont suivis dans ce lieu de soin « et non d’enfermement ».
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À la suite de ces deux affaires, la direction générale de l’ARS annonce diligenter « une mission d’inspection sur site pour s’assurer de la conformité de la prise en charge de ces patients ». La direction de l’hôpital Marchant reste muette sur les deux permissions de sortie.
Des précautions
Dans un communiqué, elle assure que l’établissement « apportera toute sa contribution à l’enquête diligentée par l’Agence régionale de santé Occitanie (ARS Occitanie) ». Les permissions de sortie accordées aux patients sont tout à fait classiques. Depuis plusieurs années maintenant, la psychiatrie s’ouvre vers le monde extérieur avec des précautions, « ce qui n’empêche pas le côté morbide de la maladie de prendre le dessus », estime un spécialiste.
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« On stabilise les patients par des traitements neuroleptiques, mais il peut se produire un épisode aigu qui reste rare », confie une figure de la psychiatrie nationale. Statistiquement, ces fugues sont très rares. Durant ces huit années passées à Marchant, Jérémy Rimbaud a une seule fois transgressé les règles. Y avait-il eu des signaux annonciateurs d’un tel passage à l’acte ? Son traitement était-il toujours efficient ? C’est ce que l’enquête de l’ARS devrait notamment établir.
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