VIDEO. Festival BD de Colomiers : "La bande dessinée n'est plus un médium de niche"
Le Festival BD de Colomiers s'est ouvert ce vendredi après-midi au Hall Comminges. Une 35e édition bienvenue après une annulation l'automne précédent, pour cause de Covid. Près de 15 000 visiteurs sont attendus durant ces trois jours. Interview d'Amandine Doche, la directrice du festival.
Amandine Doche est directrice du Festival BD de Colomiers. Au programme ce week-end, jusqu'à dimanche, des découvertes d'artistes français et régionaux, mais aussi des éditeurs, des ateliers et des expositions.
Comment s'est préparée cette 35e édition ?
Après l'annulation de la dernière édition, on a eu un peu du mal à repartir. On a choisi de se concentrer sur des auteurs français, c'était plus simple à organiser. Notre idée a été de mettre en lumière des jeunes talents, des auteurs qui n'avaient pas encore publié ou qui venaient de sortir un premier album.
Quel impact a eu le Covid sur le secteur de la BD ?
Il y a eu de très bonnes ventes en librairies, c'est plutôt positif. Côté création, ça a visiblement généré plein d'envies, car les éditeurs ont reçu beaucoup de projets durant cette période.
À quoi doit-on l'émergence de nouveaux talents dans notre région ?
On a Antoine Maillard, qui vient de gagner le prix des Inrocks avec "L'Entaille". On a aussi Noémie Honein, une autrice libanaise, dont la BD "De l'importance des poils de nez" marche très bien chez Sarbacane. Il y a toute une nouvelle scène qui s'installe progressivement, avec les éditions Les Machines (une association de microédition basée à Toulouse, ndlr) notamment. Il y a beaucoup de lecteurs de bande dessinée en Occitanie, des nombreuses librairies qui conseillent, ça participe à créer tout un écosystème.
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Les auteurs sont-ils plus libres aujourd'hui ?
Oui je pense. Au festival BD, nous ne recevons que des éditeurs indépendants. Il y en a pour tous les goûts, c'est beaucoup plus riche qu'avant. Les auteurs ont plus de facilité pour trouver un éditeur qui corresponde à leur ligne artistique. Par exemple, les éditions Magnani sortent des livres à mi-chemin entre la BD, l'illustration et le dessin contemporain, c'est assez nouveau. On travaille depuis dix ans avec les Editions 2024, qui gagnent de plus en plus de prix à Angoulême. Les éditions Sarbacane ou Misma (d'origine régionale) font beaucoup pour mettre en avant des jeunes auteurs et autrices.
Le Festival fête ses 35 ans. Comment a évolué la bande dessinée durant toutes ces années ?
C'est passé peut-être d'un milieu de spécialistes à un univers plus familial. Les enfants lisent des mangas, les ados lisent de la BD indé, les adultes sont plus mainstream. Il y en a vraiment pour tous les goûts. Les outils numériques aident à diffuser tout cela également. Ce n'est plus un médium de niche. C'est lu et étudié au lycée. Tout le monde s'en empare !
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