Le Monde Nouveau 2021 à Toulouse : "ce n’est pas la planète qui est en danger mais l’humanité"
Le forum "Le monde nouveau" a accueilli, hier à Toulouse, des scientifiques et acteurs de la vie civile pour débattre sur la question du changement climatique.
Hier, à l’université Paul Sabatier de Toulouse, s’est tenue la déclinaison toulousaine du Forum de la transition environnementale et sociale : "Le monde nouveau". Organisée par le groupe La Dépêche, cette première étape précède la version montpelliéraine qui se tiendra du 1er au 3 octobre au Corum. "Pensé et créé en 2019, le forum donne la parole aux acteurs de la transition écologique, détaille Marie-France Marchand-Baylet, vice-présidente du groupe la Dépêche. Aujourd’hui, c’est la société tout entière qui doit prendre conscience de ces enjeux climatiques".
"Il faut agir"
Tout au long de cette journée, portée par la thématique "Sciences et climat", se sont succédé, autour de quatre tables rondes, scientifiques, experts, start-up, élus et autres acteurs de la vie civile pour débattre des enjeux liés au changement climatique.
Les scientifiques sont unanimes : "le changement climatique est déjà là". À l’image du dernier rapport du GIEC qui a lancé un avertissement sans précédent à l’humanité, ce rappel sonne comme un électrochoc. "Il faut agir maintenant avant qu’il ne soit trop tard", martèle Christophe Cassou, chercheur au CNRS parmi les rédacteurs du rapport du GIEC. Catastrophes climatiques de plus en plus fréquentes et intenses, sécheresse, acidification des océans… tous les voyants sont au rouge.
"En 2050, peu importe le scénario, nous aurons une température moyenne plus élevée que celle d’aujourd’hui", s’inquiète Patrick Josse, directeur de la climatologie et des services climatiques à Météo France.
Même si le constat est sans retour, "nous pouvons encore agir. Il est important de ne pas dépasser le cap des 2 °C, tempère Benoît Meyssignac, chercheur au Cnes. À partir de 4 °C, tout va s’emballer et nous ne pourrons plus rien contrôler". Fonte du permafrost, montée des eaux jusqu’à 6 mètres… "ce n’est pas la planète qui est en danger mais l’humanité".
Pour Jean Jouzel, climatologue, ancien vice-président du GIEC et Prix Nobel de la paix, nous devons atteindre la neutralité carbone en 2050 pour ne pas dépasser les 2 °C.
Lutter contre les fake news
Sans surprise, la question du réchauffement climatique se heurte malheureusement aux fake news. Tout le monde se souvient encore de la prise de parole de Donald Trump, l’ancien président des États-Unis, où il affirmait que "le concept de réchauffement climatique a été inventé par et pour les Chinois afin d’affaiblir l’économie américaine". Un climatoscepticisme responsable du retard de la prise de conscience des pouvoirs publics par rapport à ses enjeux environnementaux, selon Manon Berriche, doctorante Medialab à Sciences Po Paris.
"Ce n’est pas un sacrifice mais un changement de nos habitudes qui doit être accepté par tous", clament les experts. L’objectif est de susciter un désir d’agir et de faire des citoyens des Clim’acteurs.
Selon une étude publiée mardi dans le "Lancet Planetary Health", une angoisse climatique s’est emparée de la jeune génération. Une "écoanxiété" qui paralyse certains et rend d’autres encore plus exigeants. Un seul mot d’ordre : "Résilience".
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