Lot : quand Jean-Paul Belmondo vivait à Soucirac, son ancienne belle-sœur se souvient
Le Lot pleure aussi Bebel. À Soucirac, le village d'origine de son ex-femme Elodie Constant, Jean-Paul Belmondo avait ses attaches. Lucienne Dalet, son ancienne belle-sœur se souvient avec tendresse de celui qui passait son temps à faire le "guignolo".
Rien ne prédestinait Jean-Paul Belmondo à atterrir un jour dans le Lot si ce n'est le hasard de l'amour. À Soucirac, 102 habitants, le chagrin est grand. Là, dans une bâtisse en pierres, vit toujours son ancienne belle-sœur de 92 ans, Lucienne Dalet. Car le village lotois a vu naître Renée-Elodie Constant, la première femme de Bebel, qui deviendra Elodie. " Ils se sont rencontrés sur le tournage du film Les tricheurs à Paris, c'était en 1958, ma sœur dansait dans un groupe", se souvient la retraitée. Jean-Paul Belmondo et Elodie Constant qui vient d'être élue " plus belles jambes de Juan-les-Pins" tombent amoureux. " La première fois que ma sœur me l'a présenté, il m'a offert des places pour aller voir Jean-Roger Caussimon au théâtre", poursuit Lucienne.
Les rognons au Porto de Lucienne
Elle vit aussi à Paris et partage avec le couple des nuits de fête et de spectacles. Avec eux, elle rencontre Guy Bedos, Jean Gabin, Jean-Pierre Marielle et Jean Rochefort. Du beau monde. Mais pas mondain : " Ce n'était pas tant le gotha, on fréquentait surtout un microcosme artistique où Jean-Paul se sentait comme un poisson dans l'eau, il ne roulait pas sur l'or, il avait juste envie de se marrer ". À l’époque, Bebel le comédien mal-aimé a dû mal à remplir la gamelle. " C'était un bon vivant, il aimait la bonne bouffe, je lui préparais des rognons au Porto, il adorait ça, un jour il m'a dit : toi, si tu ne sais pas quoi faire de ta vie, tu ouvriras soit un restaurant soit une brocante ", glisse Lucienne. Elle a ouvert les deux, des années plus tard, à Soucirac.
La bagarre à Gourdon
Jean-Paul Belmondo devient le parrain du fils de Lucienne, Frédéric. " Le jour du baptême, il a parlé de boxe avec le curé pendant toute la cérémonie, ils en ont presque oublié de parler religion ", raconte-t-elle. Un autre jour, elle se souvient : " Il escaladait le mur pour rentrer chez lui rue Victor Considérant à Paris, les voisins ont alerté les gendarmes, pensant que c'était un cambrioleur, il leur a répondu : J'ai quand même le droit de rentrer chez moi par où je veux". Un autre jour encore, il lui raconte être rentré de la Côte d'Azur jusqu'à Paris planqué dans un camion de pommes de terre. Et une nuit : " Il s'était immergé tout habillé dans sa baignoire remplie d'eau avec Jean Gabin, ma sœur était dépitée". Lucienne s'attache à ce beau-frère au franc-parler, gueule cassée et compagnon de bêtises : " Il grimaçait, faisait le guignolo et imitait Michel Simon, c'était à se tordre de rire".
Briseur de cœur
Jean-Paul et Elodie se marient dans l'intimité à l'église de Saint-Germain-les-Prés. Son épouse lotoise achète la maison La Mariane, à la sortie de Soucirac, une belle maison typique en pierres du Quercy où elle s'installe avec leurs trois enfants Patricia, Florence et Paul. Bebel débarque alors dans le Lot, entre deux tournages. " Il avait pris ses habitudes, lisait La Dépêche du Midi, allait chercher son pain au Vigan, dîner Chez Chambon au Pont de l'Ouysse et boire une bière au café Le divan à Gourdon. " Une après-midi, il s'est battu devant toute la terrasse du café avec un homme qui avait eu des gestes déplacés avec Elodie, les Gourdonnais s'en souviennent encore", sourit Lucienne.
L'histoire d'amour dure douze ans. Puis un jour, Bebel le casse-cou brise le cœur de la sœur de Lucienne. Élodie ne lui pardonnera jamais. Elle a quitté le Lot depuis bien longtemps et vit désormais, discrètement, à Aygues-Mortes. Lucienne, elle, garde en mémoire les grimaces du pitre. Quand elle l'a vu à la télé lundi soir dans Itinéraire d'un enfant gâté, elle a eu l'impression qu'il était en face d'elle, à table, comme il y a soixante ans.
Elodie Constant, la compagne des moments de bohème et de gloire
Elodie Constant est née en 1934 à Soucirac dans l’auberge qui fait maintenant office de mairie et que tenait son père Raoul et sa mère Germaine. Après sa scolarité à l’école du « Sacré Cœur » de Gourdon, elle monte à Paris où, fin des années 60 elle fréquente en qualité de danseuse professionnelle, les caves de Saint-Germain-des-Prés et fait partie, entre autres, des chœurs de Gilbert Bécaud. Plus tard, sur le tournage du film « Les Tribulations d’un Chinois en Chine », l’acteur français succombe au charme de sa partenaire de jeu Ursula Andress, mais restera une présence exemplaire envers ses enfants et son épouse en revenant très souvent dans le Lot. Car tous les chemins mènent dans le Lot. Effectivement, il y a quelques mois, Elodie, qui vit à Aigues-Mortes, en allant déjeuner avec sa sœur Lucienne et son mari, à Peyrilles, aura la surprise d’y découvrir, sur le livre d’Or du restaurant, une dédicace de son fils, Paul, venu quelques mois auparavant y déjeuner après une séance de « shooting » pour une marque de voitures de sport.
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