Une hormone cardiaque pour lutter contre le froid découverte à Toulouse
Une équipe de l'Institut des maladies métaboliques et cardiovasculaires (I2MC) de Toulouse a mis en évidence un mécanisme qui permet aux mammifères de résister au froid. Une hormone cardiaque est au cœur de cette découverte : elle stimule les dépenses énergétiques pour produire de la chaleur dans le corps. Voilà une nouvelle piste de recherche pour lutter contre des maladies métaboliques comme l'obésité ou le diabète.
Pour lutter contre le froid lorsque la température de l’environnement baisse, les mammifères que nous sommes produisent de la chaleur par la contraction involontaire des muscles, c’est la « thermogenèse de frisson ». Ce phénomène est complété par la « thermogenèse sans frisson » qui implique la production de chaleur dans le corps par les adipocytes bruns, un des trois types de cellules du tissu graisseux avec les adipocytes blancs et beiges. Ces mécanismes sont connus des chercheurs.
"Stimuler la dépense énergétique pour faire baisser le taux de glucose dans le sang"
À Toulouse, l’équipe de Cédric Moro, de l’Institut des maladies métaboliques et cardiovasculaires (I2MC, Inserm, Université Toulouse III-Paul-Sabatier) a voulu aller plus loin en s’intéressant à l’ANP, une hormone cardiaque impliquée dans la régulation de la pression artérielle mais également capable de mobiliser les lipides dans le tissu adipeux blanc.
Des modèles de souris génétiquement modifiées pour être dépourvues de l’hormone ANP ont été exposés à une température de 4°C pendant quelques heures. «Elles étaient intolérantes au froid. Nous avons également relevé une moindre concentration d’acides gras et un taux de glucose plus bas, alors que ces deux éléments servent de carburant au tissu graisseux brun pour produire de la chaleur. L’ANP est donc nécessaire pour produire de la chaleur dans le corps», explique le Dr Deborah Carper, première auteur de l’étude publiée à l’automne 2020 dans la revue Cell Report.
L’activation de la thermogenèse par l’ANP a également été observée in vitro chez l’Homme. Surtout, ces observations ouvrent des perspectives dans le traitement de l’obésité et de certains troubles métaboliques comme le diabète.
« En stimulant la thermogenèse, on augmente la dépense énergétique et on améliore le profil métabolique comme la baisse du taux de glucose dans le sang », poursuit la chercheuse. La piste est d’autant plus sérieuse qu’une molécule proche de l’ANP est déjà utilisée au Japon dans le traitement de l’insuffisance cardiaque.
J'ai déjà un compte
Je me connecteVous souhaitez suivre ce fil de discussion ?
Suivre ce filSouhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?