Ariège : le changement climatique pousse l’étang de Lers à se réinventer
Huitième rendez-vous de notre série qui, pendant ces vacances scolaires, met à l’honneur celles et ceux qui, malgré un contexte difficile, font vivre la montagne. Aujourd’hui, rencontre avec Françoise Soula, présidente du syndicat intercommunal de l’étang de Lers.
Ce ne sera pas passé inaperçu. Cette saison, la station de l’étang de Lers est fermée. Là où d’autres stations comptent sur le ski de randonnée pour sortir la tête de l’eau, cette station, gérée par les communes de Massat et Le Port a seulement maintenu le déneigement jusqu’au bâtiment.
Une fermeture qui semble assez logique, puisque les flocons se font assez rares sur le domaine, culminant à 1 200 mètres d’altitude. "Cela fait plusieurs années que la neige n’est pas au rendez-vous", souligne Françoise Soula. L’occasion de revoir entièrement le fonctionnement du site.
Diversifier l’offre sans altérer le site
"Au vu de l’enneigement qui s’amenuise d’année en année, il était temps que nous réfléchissions en profondeur sur l’avenir de ce site", explique la présidente du syndicat intercommunal. Les communes de Massat et Le Port sont les seuls gestionnaires financiers de la station. "Nous ne pouvons plus embaucher des pisteurs, des dameurs, s’il n’y a pas suffisamment de neige. Économiquement c’est trop difficile pour nous."
Le syndicat intercommunal a alors entamé une large réflexion pour revoir l’utilisation de l’étang. "C’est un équilibre complexe à trouver, souligne Françoise Soula. Nous devons proposer des activités et animations qualitatives au public, sans pour autant dénaturer le site, ni avoir un impact écologique négatif." L’étang est en effet au cœur du Parc national des Pyréenées Ariégeoises, et est également classé en zone Natura 2 000.
Nouveaux besoins et usages
L’objectif est donc de diversifier l’offre sans altérer l’étang. Le comité de pilotage, auquel participe le PNR et la communauté des communes envisagent plusieurs pistes.
Ouvrir la voie aux VTT ou aux randonneurs, en période hivernale, par exemple. "Nous sommes également en train de réfléchir à la rénovation du bâtiment principal, qui commence à se faire vieux. Il faudrait qu’il corresponde aux nouveaux besoins et usages de la station. On envisage aussi des ouvertures ponctuelles des pistes de ski, ce qui serait moins contraignant", énumère la présidente du syndicat.
C’est donc un chantier de grande envergure qui s’annonce pour l’étang. La pêche sera possible cet été, quant aux skieurs, ils devraient connaître les offres de la station d’ici l’hiver prochain. "Il nous faut du temps pour faire les bons choix et construire le projet comme un ensemble."
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