En 1991, la France s’engage dans la Guerre du Golfe
Le 17 janvier 1991, après des mois de tensions suite à l’invasion du Koweït par l’Irak, la Guerre du Golfe éclate avec l’opération Tempête du désert, à laquelle participe la France.
Qui aurait pu imaginer, au début des années 90, que la France pouvait se retrouver en guerre ? Une guerre lointaine, pas sur notre sol, mais une guerre quand même. Et pourtant. Le 16 janvier 1991, c’est un François Miterrand solennel qui apparaît aux Français pour une allocution télévisée qui fera date. "Depuis ce matin, le délai accordé par les Nations Unies à la réflexion et autant que possible au dialogue entre ceux qui pouvaient infléchir le destin est maintenant dépassé. Sauf événement imprévu, donc improbable, les armes vont parler". "À quelque moment que ce soit, nous répondrons à tout appel, nous saisirons toute occasion qui rendra ses chances à la paix dans le respect du droit. Comme elle aura été présente dans la guerre, la France, écoutée, respectée de tous côtés, je vous l’assure, sera présente au rendez-vous quand le dialogue reprendra pour mettre enfin un terme au déchirement du Moyen-Orient", assure alors le chef de l’Etat, qui va mobiliser quelque 12 000 soldats français au sein d’une coalition internationale emmenée par les Etats-Unis.
Cette Guerre du Golfe n’est évidemment pas une surprise. Depuis l’invasion du Koweït par l’Irak, la tension n’a cessé de monter. Après huit ans de conflit avec son voisin l’Iran (1980-1988), Saddam Hussein, mécontent des réponses des créanciers internationaux à sa demande de remise de dettes pour pouvoir procéder à la reconstruction de son pays, décide d’envahir le richissime petit Etat du Koweït, sur lequel l’Irak revendique la souveraineté. Cette invasion qui bafoue le droit international est condamnée par une résolution des Nations Unies et suivie de sanctions. Le 29 novembre 1990, la résolution 678 du Conseil de Sécurité autorise le recours à la force contre les forces irakiennes, si celles-ci n’ont pas évacué le Koweït au 15 janvier 1991. Avant l’expiration de cet ultimatum, l’opération militaire internationale Bouclier du désert se met en place sous l’égide des Etats-Unis de George Bush. Le 16 janvier, tout est prêt pour l’opération Termpête du désert.
François Mitterrand, qui n’ignore rien des horreurs d’une guerre, s’est impliqué très tôt dans la crise. Mi-septembre 1990, il lancera l’opération Daguet, qui succède à l’opération Salamandre, c’est-à-dire la contribution de l’armée française à la coalition internationale, opération commandée par le général Roquejoffre. Mitterrand prononcera un discours à l’ONU le 24 septembre 1990, dans lequel il demande à Saddam Hussein un engagement à se retirer du Koweït. En vain. La guerre paraît inévitable et suscite des remous sur la scène politique française et jusqu’au sein du gouvernement. Opposé à une intervention militaire, Jean-Pierre Chevènement, ministre de la Défense, démissionnera le 29 janvier 1991.
Tempête du désert, cette "troisième grande guerre" comme l’écrivait La Dépêche, dont on redoutait qu’elle devienne mondiale, sera de courte durée : filmée quasiment en direct par CNN, elle s’achève par un cessez-le-feu 98 heures après le début de la campagne terrestre. Mais le chaos iraquien n’en était qu’à ses débuts…
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