Toulouse : licenciements en vue à la fondation Bemberg
Le musée Bemberg, situé dans l’Hôtel d’Assézat, au cœur de Toulouse, s’apprête à fermer ses portes le 1er novembre prochain, pour de lourds travaux de restauration qui devraient durer entre 12 et 14 mois. Il prévoit de rouvrir en février 2022. Que vont devenir les employés du musée durant cette longue fermeture ? Philippe Cros, le directeur de la fondation Bemberg, nous assurait, le 11 août dernier, dans un entretien, que « les discussions avec le personnel étaient en cours. On va trouver la meilleure solution pour les deux parties. Ceux qui le souhaitent seront par la suite réembauchés », disait-il.
« Décision verticale »
Depuis, nous avons été contactés par le Collectif Bemberg qui souhaite dénoncer les méthodes de négociations en cours. Sur les 21 salariés de la fondation, « 14 des 16 personnes (des gardiens de salle et des guides conférenciers en CDI) concernées par un possible licenciement », se sont mobilisées pour fonder le collectif Bemberg « et faire valoir ainsi nos droits ». Ces derniers dénoncent «le fait d’être acculés aux décisions verticales de la direction. On est mis devant le mur de la rupture de nos contrats. C’est à prendre ou à laisser », regrette ce guide conférencier qui souhaite garder l’anonymat.
La fondation Bemberg a proposé à ses salariés une rupture conventionnelle collective (RCC) qu’ils ont refusée. « Ils cassent nos contrats, on perd nos avantages, notre ancienneté, sachant que certains travaillent au musée depuis 25 ans, soit depuis l’ouverture, ce n’est pas acceptable. On demande des compensations mais aussi des garanties de réembauche en lien avec la réouverture du musée. Ces conditions n’étant pas réunies, nous ne pouvons pas donner notre accord à cette RCC. Nous sommes face à un plan de licenciements qui ne dit pas son nom », glisse le guide conférencier.
De son côté, Philippe Cros, le directeur de la fondation Bemberg, assure de nouveau « avoir fait des propositions qui nous semblaient extrêmement intéressantes pour le personnel dont celle qui garantissait qu’il serait entièrement repris à l’issue des travaux. Il n’a pas été possible malheureusement, compte tenu des contre-demandes, d’aboutir à une RCC. Je suis le premier à le déplorer », ajoute-t-il.
Pour l’heure, la situation est donc au point mort.
« Le musée ferme bientôt et on ne sait toujours pas ce qu’on va devenir. C’est un climat très insécurisant. Parmi nous, il y a des gens en grande souffrance, reprend le guide conférencier. Avant le 19 mai, il n’a jamais été question d’une séparation du personnel sous prétexte qu’il y allait avoir des travaux. Alors qu’on va installer des ascenseurs, revoir la scénographie, la climatisation, etc., on vire 16 personnes, le raccourci est un peu court. On aurait pu faire vivre le musée autrement pendant les travaux et ce d’autant que cette structure dispose de tous les moyens financiers pour conserver son personnel. On a vraiment pris cette décision comme un coup de massue », déplore e ce membre du Collectif Bemberg. S.V.
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