TÉMOIGNAGES. "Mon rêve était de réussir à parler avec eux" : cette Lotoise forme à la communication animale

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  • Charlotte Letient avec des perruches. Charlotte Letient avec des perruches.
    Charlotte Letient avec des perruches. DDM
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De notre correspondante Marie-Paule Mémy

l'essentiel Dans le Lot comme ailleurs, un nombre croissant de personnes s’intéressent à la communication animale, et choisissent parfois de se former pour exercer. Ce sont très majoritairement des femmes. Rencontres.

Anne-Sophie 41 ans, comédienne ou bien Laurence la cinquantaine salariée dans une entreprise, et encore Béatrice 52 ans, enseignante : elles sont Lotoises et ont en commun de suivre une formation en communication animale. Mais de quoi parle-t-on, et qu’est-ce que recouvre le terme ? « Deux définitions », propose Charlotte Letient, formatrice et consultante au Centre de formation et de consultation en communication animale qu’elle a créé, à Issendolus. « Il y a la communication intra-spécifique, au sein des espèces et cela relève de l’éthologie ; et la communication intuitive qui trouve ses racines dans les années 70 aux États-Unis entre humains et animaux », explique-t-elle.

On connaît assez bien le travail des comportementalistes, qui communiquent aussi avec les animaux de façon à les éduquer. Mais ce n’est pas de cela qu’il s’agit. Charlotte Letient poursuit : « Le praticien se place dans un état de conscience modifiée, similaire à l’autohypnose. Notre rapport à l’extérieur est alors transformé, un vide s’installe et il s’agit de laisser venir les perceptions, images, odeurs, sensations, mots, toutes ces infos qui nous parviennent et nous placent en état de pouvoir recevoir et percevoir ce qu’exprime l’animal ».

Ainsi définie, la communication animale, pour celles et ceux qui la pratiquent, viendrait en complément de connaissances plus rationnelles qui sont le propre des comportementalistes et des vétérinaires.

"Mon rêve était de réussir à parler avec eux"

« J’ai passé mon enfance entourée d’animaux », raconte Anne-Sophie. « Et ça m’a appris à quitter cette posture de surplomb de l’humain. Mon rêve était de réussir à parler avec eux. Chaque animal est un être singulier, doté de sensibilités particulières. Cela reste un combat de vouloir faire comprendre la subtilité de chaque animal et c’est cette subtilité que l’on cherche à saisir à travers une communication animale », affirme la comédienne.

« Pour moi, il y a une prise de conscience que les êtres qui nous entourent sont doués d’émotions, de ressentis, de conscience, d’une forme d’intelligence subtile. Je crois que nos mondes peuvent mieux communiquer pour mieux se comprendre. Et nous partageons la même planète et la même source de vie », avance Béatrice.

Une pratique encore peu développée

Les vétérinaires sont pour le moins dubitatifs. Leur formation scientifique est assez éloignée des « subtilités » évoquées par les communicants animaliers. « Des approches comme l’hypnose ont longtemps été perçues comme relevant de la magie ; et pourtant aujourd’hui l’hypnose, cet état modifié de conscience, est utilisé dans les hôpitaux y compris en chirurgie », relève Charlotte Letient. Cette dernière refuse « les pensées magiques tout autant que les courants new-âge ou le fait de prêter à l’animal une aura un peu mystique ! Mon travail est d’être médiatrice entre l’animal et l’humain. Les informations que je peux percevoir de façon intuitive ne servent à rien si je ne suis pas capable de comprendre les aspects médicaux et comportementaux. La médecine, le comportement et la communication avec l’animal sont des approches complémentaires. J’ai des vétérinaires qui m’envoient des animaux et parmi mes clients, mais qui évitent de le claironner. Le sujet est clivant, et tabou ».

L’intérêt pour ce type d’approche, peu facilement saisissable, est peut-être un signe d’un changement en cours dans le rapport des humaines aux autres vivants en général. Scientifiques et philosophes y travaillent aussi de leur côté.

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