Manipulation des consommateurs, manque de transparence… le site chinois Temu, visé par une plainte de différentes associations européennes

Qui n’a jamais vu ces publicités sur fond orange montrant des objets du quotidien, présentés comme indispensables, à des prix défiant toute concurrence, parfois même affichés à moins d’un euro ? Le site de vente en ligne chinois Temu n’est arrivé en France qu’en 2023 mais il a très vite gagné en popularité.

A lire aussi : Temu, le nouveau site d'e-commerce chinois, écrase les prix : arnaque ou bon plan ?

Pourtant, la plateforme est aujourd’hui accusée de pratiques illégales. UFC-Que choisir, et 16 associations européennes membres du Bureau européen des Unions de Consommateurs (BEUC) ont déposé une plainte commune contre Temu, elles lui reprochent de manipuler les internautes et de violer plusieurs dispositions du règlement de l’Union européenne (UE) sur les services numériques (DSA), expose Le Monde.

Interfaces trompeuses et manque de transparence

En premier lieu, Temu afficherait des interfaces trompeuses (dark patterns) "pour inciter les consommateurs à dépenser plus sur la plate-forme", selon un communiqué de la directrice générale du BEUC, Monique Goyens. Concrètement, Temu proposerait des prix alléchants, qui ne correspondraient pas au prix final demandé aux consommateurs. Par ailleurs, ces derniers feraient "face à un parcours du combattant quand ils veulent clôturer leur compte", selon Monique Goyens.

A lire aussi : Temu, la plateforme entre Amazon et Shein à la croissance fulgurante

Le BEUC reproche également à Temu un certain manque de transparence sur l’origine de ses produits et les ingrédients utilisés dans ses cosmétiques. Ce dernier point a d’ailleurs fait l’objet d’une enquête de l’association italienne de consommateurs Altroconsumo, comme le détaille Le Monde. Sur 13 produits, 9 ne précisaient pas la liste des ingrédients, selon Altroconsumo. Le média rappelle également que Temu avait été sanctionné en début d’année suite à la publication d’avis trompeurs sur ses produits vendus en Allemagne.

Au niveau français, l’Arcom a été saisie, à l’échelle européenne, les associations attendent que la Commission européenne "agisse rapidement et oblige Temu à se conformer à ses nouvelles obligations". Pour elles, les consommateurs "ne peuvent pas se permettre d’attendre des années pour obtenir des décisions".