"On a tout le cocktail pour que ça explose" : les vignerons du Gers craignent le retour du mildiou

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  • Les vignerons n’ont pas le droit à l’erreur en ce printemps humide.
    Les vignerons n’ont pas le droit à l’erreur en ce printemps humide. DDM ILLUSTRATION - NEDIR DEBBICHE
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l'essentiel Secoués par la crise du mildiou l’an dernier, les vignerons gersois sont sur le qui-vive pour empêcher le retour de la maladie, alors que les prochains jours s’annoncent pluvieux dans le département.

Les souvenirs sont encore vivaces. Aucun vigneron ne souhaite revivre le terrible épisode de mildiou qui avait tant fait de mal à la profession l’an dernier. Le moindre signe du ciel est donc épié avec acuité ces jours-ci. "On est sur le qui-vive depuis le début de la saison, parce qu’on a quand même des conditions qui peuvent être propices au mildiou, et qui ont été propices très tôt", témoigne Nadine Raymond, directrice déléguée de l’union des caves coopératives de Plaimont.

La combinaison d’épisodes pluvieux et de fortes chaleurs observés depuis le début du printemps laisse en effet craindre le pire, comme ce fut le cas l’an dernier. "On a tout le cocktail : les températures et l’humidité qu’il faut pour que ça explose s’il y a la moindre défaillance sur les couvertures", acquiesce Nadine Raymond. Président de la Chambre d’agriculture du Gers, Bernard Malabirade renchérit : "Le mildiou peut remonter beaucoup plus facilement compte tenu du fait qu’il y a eu de fortes contaminations l’année dernière."

"Il suffit de rater un traitement pour que tout s’enraye"

Dans ces conditions, les vignes sont soumises à rude épreuve. Chez les producteurs de Plaimont, des tâches ont déjà pu être identifiées sur certaines parcelles, sans toutefois que cela n’ait d’impact sur la production. "La cause a été identifiée et le problème maîtrisé", rassure la directrice déléguée de Plaimont. Pas question toutefois de lâcher la bride. "Il faut être hyper réactif, très vigilant, poursuit-elle. On n’a pas le droit à la moindre erreur sur ce début de campagne. On espère que la pression diminue par la suite mais pour l’instant, depuis que la saison a démarré, on est sous tension sur ce risque mildiou."

Si des tâches ont été constatées dans certaines vignes, la situation est pour le moment sous contrôle.
Si des tâches ont été constatées dans certaines vignes, la situation est pour le moment sous contrôle. DDM ILLUSTRATION - NEDIR DEBBICHE

Les dernières prévisions météo n’incitent malheureusement pas à l’optimisme, comme le souligne Alain Desprats, directeur du syndicat des vins Côtes de Gascogne. "On annonce encore des pluies cette semaine avec un refroidissement en fin de semaine. La pression est réelle. Pour l’instant, il ne semblerait pas qu’il y ait de dégâts mais il faut quand même se méfier parce qu’avec ces pluies régulières, les producteurs ne peuvent pas intervenir quand il le faudrait. Il suffit de rater un traitement pour que tout s’enraye et que la maladie ne prenne le dessus."

Malgré ce contexte défavorable, il existe des raisons d’espérer pour la profession. "La bonne nouvelle, c’est qu’on semble être sorti des risques de gelée. Après, on est un peu dans le schéma de climatologie de l’an dernier, avec des risques d’orages et la crainte de la grêle", observe Alain Desprats.

"Une vigilance beaucoup plus importante"

Largement sensibilisés aux risques de maladies et de champignons comme l’oïdium, les vignerons se montrent également plus réactifs et prévoyants depuis la crise 2023. "C’est peut-être aussi la leçon de l’an dernier : jusqu’alors, les vignerons ont bien couvert et ont réagi quand il fallait. Sur tous nos coopérateurs, très peu ont pris des risques. Cette année, ça réagit bien", souligne Nadine Raymond. Un propos appuyé par Bernard Malabirade : "On a une vigilance beaucoup plus importante après les grosses pertes de l’année dernière. Les gens sont un peu plus assidus sur les traitements. J’en ai vu qui repartaient traiter vu qu’ils annoncent pas mal de pluie cette semaine".

Le mot de la fin revient à Alain Desprats, qui résume l’état d’esprit actuel des vignerons gersois : "Pour l’instant, l’état sanitaire est bon mais on n’est pas serein".

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Les commentaires (1)
le chat Il y a 13 jours Le 15/05/2024 à 22:10

ça aussi,c'est la faute à Macron!