Pro D2 : Après Dax – Agen, Franco Zani décrypte " une entame de match intéressante, puis des mystères… "

Agen – Dax ! 1962, une demi-finale sulfureuse à Bordeaux et l’expulsion de Marius Lagiewski. 1966, la finale du championnat à Toulouse, qu’un journaliste du Midi Olympique n’hésite pas à qualifier de « match de la honte ». Pierre Albaladéjo d’un côté, Pierre Lacroix de l’autre et surtout un grand numéro huit à Agen : Franco Zani. À l’époque, international italien, il formait avec Michel Sitjar et Louis Echavé une fantastique troisième ligne dont Pierre Lacroix disait qu’il lui devait tout.

Lorsqu’il raccroche les crampons, il devient très vite éducateur pour les plus jeunes auxquels il essaie d’inculquer ses propres valeurs. Aujourd’hui, on ne le voit guère à Armandie. Il ne se reconnaît plus dans le rugby pratiqué par une équipe qu’il ne supporte pas de voir dans les tréfonds du classement. À notre demande, il a suivi la prestation agenaise dans les Landes. Il a particulièrement apprécié l’entame des Agenais. « J’ai été agréablement surpris par le début du match des Agenais qui ont tenté des choses, avec une volonté de donner du volume à leur jeu. Par la suite, et sans tomber dans la critique systématique, je n’ai pas compris l’arbitre. Sur l’essai que marquent les Dacquois, les joueurs discutaient entre eux, un type prend le ballon et ils marquent un essai. C’est un truc de fou, personne ne réagit ! Je ne comprends pas. C’est un coup qui m’a fait mal. Encore une fois, on joue trop longtemps à quatorze. C’est à ce moment que les Dacquois prennent le dessus. »

Séduit par Matthieu Bonnet

« Mais il faut retenir le positif. Certains de nos joueurs sont remarquables, notamment le numéro huit qui est rentré en cours de partie. Les jeunes auxquels on a fait confiance se sont bien défendus, ils sont l’avenir du club. On perd peu de ballons en touche et on leur en prend quelques-uns. En mêlée on tient le coup mais il faudrait qu’on m’explique deux coups francs… C’est une phase de jeu tellement différente de celle que j’ai connue… Par contre je ne comprends pas que les joueurs ne se parlent pas davantage, surtout dans les moments difficiles. Ils devraient s’encourager entre eux ! C’est peut-être le professionnalisme qui veut ça. En revanche, j’ai été déçu par les Dacquois, je m’attendais à autre chose. On les a contrés devant. Je ne les vois pas aller au bout. »

Les plus anciens se souviennent de Franco, exemplaire sur le terrain comme dans la vie. Aujourd’hui, il ne peut pas cacher sa tristesse, mais relativise : « Parfois, devant le spectacle fourni par mon équipe, je ne vais pas jusqu’au bout et j’éteins la télé. Vendredi soir je suis resté devant le poste, agréablement surpris par le comportement des jeunes Agenais. » L’avenir du vieux Sporting est entre leurs mains.